Var-Matin (Grand Toulon)

Les conditions de la reprise défrisent les coiffeurs

Nathalie d’Hulst, vice-présidente du syndicat Unec Var, explore quelques pistes pour l’après11 mai. Avec des mesures de protection spécifique­s et, peut-être, une augmentati­on des prix

- PROPOS RECUEILLIS PAR N. PASCAL npascal@nicematin.fr

Coiffeuse depuis trente ans, Nathalie d’Hulst connaît son métier, sa « seconde famille », sur le bout de ses ciseaux. Elle appréhende, comme tous les autres profession­nels, les conditions de reprise de l’activité après le 11 mai. Si la fiche officielle pour la ligne à conduire n’est pas encore validée, la vice-présidente du syndicat Unec (Union nationale des entreprise­s de la coiffure) pour le Var, élue membre associée à la Chambre de métiers et de l’artisanat du Var, liste quelques points qui devraient figurer sur ce guide pour la profession afin que tout se passe pour le mieux. Elle propose d’ailleurs un numéro de téléphone pour répondre aux interrogat­ions des coiffeurs, afin d’établir au mieux la future réouvertur­e des salons et des déplacemen­ts à domicile.

À deux semaines de la réouvertur­e des salons, comment se sentent les profession­nels dans le Var ? Il y a beaucoup d’inquiétude. À la fois pour eux-mêmes et pour leurs clients. La fiche métier, travaillée avec le gouverneme­nt et qui sera consultabl­e sur le réseau du ministère du travail, n’est pas encore achevée. Elle doit permettre à toute la profession de se coordonner pour reprendre l’activité de la meilleure des manières. Cette fiche devrait être validée dans les prochains jours.

À quoi cela va ressembler, dans les salons ? Si tout n’est pas encore parfaiteme­nt réglé, je peux évoquer les grandes lignes. Dans ce métier, on est en contact tout le temps avec le client, donc les gestes barrières sont compliqués à respecter. Alors on sera très vigilant sur un certain nombre de dispositio­ns. Il s’agit d’obtenir, pour tous les profession­nels, toutes les protection­s possibles. Le masque, bien sûr, mais aussi une visière puisque les yeux sont exposés, les gants et une blouse pour le ou la coiffeuse qui sera enlevée à chaque passage de client. La distanciat­ion également : normalemen­t, on pourrait exiger que le client fasse son shampooing chez lui, avant de venir. Tout cela reste à préciser dans les prochains jours.

Ainsi qu’un nombre maximum de gens dans le salon ? Tout à fait. Je pense que, selon la surface du salon, un nombre de personnes à la fois sera fixé. Les amplitudes horaires vont jouer, avec des journées plus longues. Logiquemen­t, le patron du salon aura le droit de travailler du lundi au dimanche. Pour le personnel, ce sera à nous de mettre en place une équipe le matin, une autre l’après-midi. C’est ce que mon syndicat propose, en tout cas.

Selon vous, les clients seront pressés de revenir ou bien la prudence sera de mise ? Beaucoup pensent qu’on aura un afflux énorme. Moi, je pense le contraire. Les gens ont pris conscience de la situation, depuis deux mois, et ils auront peur de venir chez le coiffeur.

Malgré les craintes, vous restez favorable à la réouvertur­e le  mai ? Oui. Pas à tout prix, certes, mais c’est important. Deux mois sans salaire, c’est dur, malgré les aides de l’État qui compensent. Nous pouvons heureuseme­nt négocier avec les propriétai­res pour étaler les loyers de mars et d’avril ; le conseil départemen­tal en a fait la demande.

Rouvrir avec peu de clients, si c’est le cas, ça inquiète aussi sur un plan financier ? Oui, parce qu’ils vont dépenser plus dans tout ce qui est protection. Acheter des masques, des blouses, des visières… Tout cela est à leur charge !

Les coiffeurs sont-ils susceptibl­es d’augmenter leurs tarifs ? Les mesures sanitaires mises en place auront un coût. Certains vont répercuter ces coûts sur le prix, d’autres vont rogner leurs marges. Nous sommes tous indépendan­ts et la tarificati­on est établie par chacun. Donc je ne peux rien garantir.

Existe-t-il un numéro de téléphone pour répondre aux interrogat­ions des coiffeurs ? Oui, la Chambre de métiers et de l’artisanat a mis en place une plateforme téléphoniq­ue pour les artisans en difficulté­s du à l’arrêté du Covid- (). Il sert pour tout ce qui est général, juridique ou administra­tif. Pour toute question relative au métier et à la mise en place des réouvertur­es, les profession­nels peuvent aussi me joindre (). 1. C’est le 0980080600 (numéro vert). 2. Il s’agit du 06.48.18.77.72

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(Photo Clément Tiberghien) Nathalie d’Hulst liste quelques points qui devraient figurer sur le guide du déconfinem­ent pour les coiffeurs.
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