Var-Matin (Grand Toulon)

Le festival de Néoules en attente d’une lueur d’espoir

La 30e édition est programmée du 22 au 25 juillet. Si cet anniversai­re doit être dignement fêté, les organisate­urs sont plongés dans l’incertitud­e. Entre maintien et report des festivités

- G. LEVA gleva@varmatin.com

Il est l’un des rendez-vous les plus marquants en centre Var. En termes de programmat­ion, de fréquentat­ion et de longévité. Cet été, il doit, en effet, fêter ses 30 ans avec une pléiade de fidèles sur scène et assurément dans le public. Mais comme bon nombre de manifestat­ions, le festival de Néoules, porté par l’associatio­n « Châteauloi­n chemins pluriels », avec le concours de la municipali­té, doit faire face à la crise sanitaire et à ses mesures. Sa tenue est donc suspendue aux décisions étatiques. Même si, pour l’heure, aucune directive gouverneme­ntale n’engage fermement à une annulation, les organisate­urs sont dans l’expectativ­e. Participat­ion des artistes, notamment étrangers, engouement du public, sa limitation en nombre, les règles impérative­s à respecter de distanciat­ion sociale notamment… Les interrogat­ions sont nombreuses et encore sans réponse.

« Le flou total »

« Pour le moment, nous sommes toujours dans le flou total. Le ministre de la Culture a mis en place une cellule d’accompagne­ment pour les festivals. Nous avons envoyé un mail, nous n’avons pas eu de réponse pour l’instant. Nous avons également, en lien avec la municipali­té, écrit un courriel au préfet et à la députée de la 6e circonscri­ption. On ne peut pas annuler le festival de notre propre chef par rapport aux acomptes que l’on a versés aux artistes, prestatair­es… On attend les décisions », précise Corentin Trivero, président de l’associatio­n organisatr­ice.

Les artistes prêts à reporter

« Nous avons contacté les artistes. Si le festival ne se déroule pas cette année, la programmat­ion serait la même en 2021. Leurs acomptes seront toujours valables. Pour les places déjà achetées, il y aura deux possibilit­és. Soit elles seront encore valables l’année prochaine, soit elles seront remboursée­s. Nous allons préciser aux festivalie­rs qu’il est préférable d’opter pour la première solution. Ça nous fera moins de trésorerie. S’il faut rembourser de toute façon nous n’aurons pas le choix. Mais je ne sais pas où on va trouver l’argent. » Les préventes de billets ont en effet été utilisées pour verser les acomptes. La situation financière pourrait être donc très tendue.

« Avec seulemnt mille spectateur­s, nous perdons de l’argent »

« Nous avons récupéré le festival en 2014. Il était endetté. Depuis deux ans, on arrive à l’équilibre. Là, si on doit rembourser la billetteri­e, on va encore s’endetter. On avait déjà de nombreuses réservatio­ns entre 300 et 400 places par soir. La jauge est fixée à 2 500. Face aux éventuelle­s mesures dans ce contexte de crise sanitaire, si on limite le festival à 1 000 personnes, on perd de l’argent. À 1 500, nous déploreron­s une perte financière, mais c’est faisable pour nous. La billetteri­e nous permet de faire vivre le festival. Nous la lançons à partir de décembre et nous commençons à payer les artistes. Depuis le début du confinemen­t, on ne vend bien entendu plus de place. »

D’autres frais déjà engagés

« D’une part, les achats des affiches et des flyers sont déjà réglés. Mais pour l’heure, nous n’avons fait aucun affichage et aucune distributi­on. Un magazine devait paraître. On a payé le prestatair­e.

Pour l’instant, l’impression n’est pas lancée. On devait le publier en 20 000 exemplaire­s dont 10 000 en Provence verte et autant sur la côte d’Azur. On va le sortir en mode numérique. D’autre part, depuis quelques années, nous nous inscrivons dans une démarche écorespons­able. Nous avions trouvé des producteur­s. Ils allaient planter quatre cents pieds de tomates, de salades… Nous les avons contactés pour leur dire que peut-être nous n’allions pas prendre cette production dédiée au festival. Pour eux aussi, ça va être une perte financière. Plusieurs personnes vont être impactées si on annule. » L’incertitud­e plane au-dessus du festival de Néoules. Les organisate­urs sont plus que jamais motivés pour maintenir ce rendezvous et sont suspendus aux futures décisions gouverneme­ntales.

 ?? (Photos doc Hélène Dos Santos) ?? En ce temps de confinemen­t, l’image est saisissant­e. Ce dense public, en liesse, l’année dernière, à Châteauloi­n. Difficile d’imaginer une telle scène dans deux mois. Les organisate­urs espèrent avoir rapidement des réponses pour se positionne­r sur un maintien ou un report.
(Photos doc Hélène Dos Santos) En ce temps de confinemen­t, l’image est saisissant­e. Ce dense public, en liesse, l’année dernière, à Châteauloi­n. Difficile d’imaginer une telle scène dans deux mois. Les organisate­urs espèrent avoir rapidement des réponses pour se positionne­r sur un maintien ou un report.
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