Les salaires de la peur
Trois semaines après un accord pour baisser temporairement les salaires des footballeurs de Ligue 1 pendant la pandémie de coronavirus, cette promesse tarde à se concrétiser, notamment au Paris SG, à Marseille et à Lyon, où les négociations de gré à gré s'éternisent. « Nous
essaierons de le faire » ,apromis l'attaquant du PSG Pablo Sarabia, mais aucun accord n'a encore été annoncé parmi les grands clubs de L1 et le temps presse. « J'attends d'eux un effort pour leur club. Ils connaissent leurs responsabilités », a demandé le président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi, alors que la masse salariale de son effectif est estimée à 337 M€ par l'UEFA, soit plus de la moitié de son budget.
A Marseille, Eyraud montre l’exemple
Le 7 avril, les clubs et le syndicat des joueurs, l'UNFP, étaient pourtant tombés d'accord pour différer une partie des salaires à des jours meilleurs. Mais il ne s'agit que d'une recommandation. La loi ne prévoit pas la possibilité pour un employeur d'imposer une baisse de salaire à son salarié sans son accord. L'accord signé voilà trois semaines évoque une baisse proportionnée au salaire. Il propose quatre tranches : 20 % de rémunération en moins en avril pour les joueurs gagnant entre 10 000 et 20 000€ ; 30 %, pour ceux entre 20 000 et 50 000€ ; 40 %, pour ceux entre 50 000 et 100 000€ ; et enfin 50 % en moins pour ceux percevant plus de 100 000€ par mois. Les joueurs percevant moins de 10 000 euros dans le cadre du chômage partiel, soit 70 % de leur salaire mensuel brut, ne sont pas concernés par ce dispositif. A l'OM, on estime que « l'accord va dans le bon sens » ,et « les efforts demandés » aux
Olympiens « sont différents selon les niveaux de salaire », confirme-t-on. «Maissiles droits télé de la saison ne devaient pas être intégralement versés (en cas d'arrêt définitif du championnat, NDLR), il faudrait aller plus loin », ajoute-t-on. Selon l'agent d'un joueur marseillais, le principe d'une réduction de salaire « coule de source », compte tenu des fortes rémunérations de certaines stars. Le président Jacques-Henri Eyraud et son directeur sportif Andoni Zubizarreta ont déjà annoncé la semaine dernière qu'ils allaient, à titre personnel, compenser la perte de salaire liée au chômage partiel de tous les employés rémunérés moins de 2 300€ bruts. De quoi donner l’exemple aux joueurs. Parvenir à une entente est urgent pour l'OM, talonné par le fair-play financier de l'UEFA.
Lyon « très proche d'un accord »
A Lyon, le président Jean-Michel Aulas s’attend à « des pertes potentiellement importantes ». Mais l'OL n'est toujours pas parvenu à un accord salarial. « C'est un sujet difficile à aborder en public car on évoque des choses personnelles », a expliqué Aulas. « Nous sommes très proches d'un accord avec les joueuses et nous continuons de discuter avec le groupe masculin », détaille "JMA" Il ajoute : « Il ne s'agit pour l'instant d'une baisse ne concernant qu'une « période extrêmement courte », mais qui pourrait se prolonger ».
Monaco : le beau geste de Cesc Fabregas
Selon RMC, Cesc Fabregas a accepté de baisser son salaire de 30% pour soutenir les salariés de l’AS Monaco. Le milieu espagnol va également payer le manque à gagner de tous les membres du staff médical, physique et des intendants du club, mis au chômage partiel.