Quel avenir pour le RCT et le Sporting club de Toulon ?
En cette période de confinement, le film retraçant le voyage au Chili et en Argentine de cinq Est-Varois offre de jolies images nous transportant vers un bout du monde bien séduisant
Des rues bariolées de graffitis à Santiago aux étendues hyperarides du désert de l’Atacama en passant par les immenses glaciers de Patagonie, le film de Romain Laffoucrière retraçant les pérégrinations d’une famille est-varoise au Chili et en Argentine (1) est une invitation à l’évasion et une douceur bienvenue en cette période où les voyages se résument à un aller-retour d’une heure au supermarché. Une aventure familiale de trois semaines qui s’est déroulée en octobre 2018 mais dont les images ont nécessité un long travail de montage après le retour... à l’instar de la préparation, en amont. « On s’est penché pendant un an sur des cartes parce qu’on ne voulait pas trop baliser notre parcours. D’ailleurs on s’est plantés à certains moments et il a fallu improviser un nouvel itinéraire parce qu’il y avait 800 kilomètres entre nous et notre destination, à cause de routes inexistantes », se rappelle Thomas Boivin, résident dracénois « mais Fréjusien d’origine ». Avec sa femme Sonia, ses deux fils de 8 et 4 ans, Lilian et Oscar, ainsi que son cousin Romain, ils sont partis à la conquête d’une nature sauvage.
Adeptes du couch surfing
« Quand j’étais petit, mon oncle était reporter à Connaissance du monde. Il nous a bercés, mon cousin et moi, de ses histoires d’aventures à travers le Globe », poursuit Thomas. Pourtant l’envie de découvrir la Patagonie ne survient qu’en 2016, après avoir effectué un voyage en Islande. « C’était une merveille, un vrai tableau. Et c’est là-bas qu’on a eu un déclic. Jusqu’ici on était assez citadins dans nos voyages mais ce pays nous a donné soif de nature, de grands espaces. L’Islande reste néanmoins assez facile d’accès, et on voulait partir dans un road-trip un peu plus corsé. La Patagonie était toute désignée... peut-être avons-nous été influencés par Nicolas Hulot et l’émission Ushuaïa. » L’envie de chaleur humaine, la soif de contact avec de nouvelles cultures leur dicte de délaisser les confortables hôtels pour du couch surfing, autrement plus rustique mais d’autant plus enrichissant. « Ça n’a pas forcément été facile de trouver des hôtes pour cinq touristes, dont deux enfants. Parfois, on dormait chez des personnes qui vivaient dans de petites cabanes de 20 m² au coeur de la forêt. Mais ils savaient nous guider vers les endroits à visiter et c’était formidable. On a passé de superbes soirées à échanger avec des Chiliens et des Argentins... et c’est ça l’essence du voyage. » Un voyage qui débute après vingtdeux heures d’avion et un atterrissage à Santiago, capitale du Chili. « On y a passé deux jours à bourlinguer sans arrêt puis on a pris un vol pour Puerto Montt, la capitale de la Région des lacs », raconte le père de Famille. « Un coin sublime où les étendues d’eau sont entourées de grands volcans aux sommets enneigés. » Les globe-trotteurs y sont accueillis par une famille résidant à Puerto Varas, petite ville située non loin de là et qui fait office de porte d’entrée pour la Carretera Austral. « Un lieu assez déroutant, car bien qu’on soit aux confins du monde, ça rappelle fortement Chamonix. Tant au niveau de l’architecture que de la fréquentation et des infrastructures touristiques. » Après trois jours à randonner dans ces immenses étendues verdoyantes ou encore à jouer de la trompette avec un musicien local pour ce qui est du petit Lilian, les Varois partent à la conquête des 1 240 kilomètres de la Carretera Austral, qui les mène petit à petit, «par étapes de deux jours maximum » au Détroit de Magellan, à quelques encablures de la fameuse Ushuaïa. « Pendant une dizaine de jours, on a fait 8 à 9 heures de voiture. On est passé deux fois en Argentine, notamment pour aller voir le glacier
Perito Moreno. Là aussi c’était fou, merveilleux. Avec ces étendues de pampa à l’horizon interminable, on se serait cru dans un western de Sergio Leone. »
« Mesurer la chance qu’on a d’être Français »
Cerise sur le gâteau : avant de rentrer, les voyageurs prennent un dernier vol pour le désert de l’Atacama dans le Nord du Chili, réputée être la région la plus aride du monde. Que garde-t-on d’une telle escapade ? « En revenant, on s’est remis au boulot, on a eu beaucoup de soucis professionnels puis on a été touchés par les inondations », raconte Thomas. « Ceci fait qu’on n’avait pas pu prendre de recul sur cette expérience. On revoit ces images seulement aujourd’hui et on se remémore de la beauté de ce voyage. On oublie que ça a surtout consisté à être confiné dans une voiture à cinq pendant 15 jours et on retient le partage avec les gens qu’on a pu rencontrer ou même entre nous. On retient aussi le plaisir de communier avec une nature magnifique dont la beauté se rappelle à nous. On se dit surtout que l’Homme est idiot d’avoir créé des sociétés anxiogènes où tout va très vite alors que la Terre est si belle et qu’on n’en profite pas assez. On mesure enfin la chance que l’on a, en tant qu’Occidentaux, d’avoir un passeport nous permettant de voyager partout autour du Globe. Ce n’est pas donné à tout le monde… il ne faut pas oublier cette veine que nous avons d’être Français. »