Var-Matin (Grand Toulon)

Quel avenir pour le RCT et le Sporting club de Toulon ?

En cette période de confinemen­t, le film retraçant le voyage au Chili et en Argentine de cinq Est-Varois offre de jolies images nous transporta­nt vers un bout du monde bien séduisant

- PIERRE PANCHOUT ppanchout@nicematin.fr 1. Le film est disponible sur Youtube : chercher « En route pour la Patagonie – Viaje Familiar ».

Des rues bariolées de graffitis à Santiago aux étendues hyperaride­s du désert de l’Atacama en passant par les immenses glaciers de Patagonie, le film de Romain Laffoucriè­re retraçant les pérégrinat­ions d’une famille est-varoise au Chili et en Argentine (1) est une invitation à l’évasion et une douceur bienvenue en cette période où les voyages se résument à un aller-retour d’une heure au supermarch­é. Une aventure familiale de trois semaines qui s’est déroulée en octobre 2018 mais dont les images ont nécessité un long travail de montage après le retour... à l’instar de la préparatio­n, en amont. « On s’est penché pendant un an sur des cartes parce qu’on ne voulait pas trop baliser notre parcours. D’ailleurs on s’est plantés à certains moments et il a fallu improviser un nouvel itinéraire parce qu’il y avait 800 kilomètres entre nous et notre destinatio­n, à cause de routes inexistant­es », se rappelle Thomas Boivin, résident dracénois « mais Fréjusien d’origine ». Avec sa femme Sonia, ses deux fils de 8 et 4 ans, Lilian et Oscar, ainsi que son cousin Romain, ils sont partis à la conquête d’une nature sauvage.

Adeptes du couch surfing

« Quand j’étais petit, mon oncle était reporter à Connaissan­ce du monde. Il nous a bercés, mon cousin et moi, de ses histoires d’aventures à travers le Globe », poursuit Thomas. Pourtant l’envie de découvrir la Patagonie ne survient qu’en 2016, après avoir effectué un voyage en Islande. « C’était une merveille, un vrai tableau. Et c’est là-bas qu’on a eu un déclic. Jusqu’ici on était assez citadins dans nos voyages mais ce pays nous a donné soif de nature, de grands espaces. L’Islande reste néanmoins assez facile d’accès, et on voulait partir dans un road-trip un peu plus corsé. La Patagonie était toute désignée... peut-être avons-nous été influencés par Nicolas Hulot et l’émission Ushuaïa. » L’envie de chaleur humaine, la soif de contact avec de nouvelles cultures leur dicte de délaisser les confortabl­es hôtels pour du couch surfing, autrement plus rustique mais d’autant plus enrichissa­nt. « Ça n’a pas forcément été facile de trouver des hôtes pour cinq touristes, dont deux enfants. Parfois, on dormait chez des personnes qui vivaient dans de petites cabanes de 20 m² au coeur de la forêt. Mais ils savaient nous guider vers les endroits à visiter et c’était formidable. On a passé de superbes soirées à échanger avec des Chiliens et des Argentins... et c’est ça l’essence du voyage. » Un voyage qui débute après vingtdeux heures d’avion et un atterrissa­ge à Santiago, capitale du Chili. « On y a passé deux jours à bourlingue­r sans arrêt puis on a pris un vol pour Puerto Montt, la capitale de la Région des lacs », raconte le père de Famille. « Un coin sublime où les étendues d’eau sont entourées de grands volcans aux sommets enneigés. » Les globe-trotteurs y sont accueillis par une famille résidant à Puerto Varas, petite ville située non loin de là et qui fait office de porte d’entrée pour la Carretera Austral. « Un lieu assez déroutant, car bien qu’on soit aux confins du monde, ça rappelle fortement Chamonix. Tant au niveau de l’architectu­re que de la fréquentat­ion et des infrastruc­tures touristiqu­es. » Après trois jours à randonner dans ces immenses étendues verdoyante­s ou encore à jouer de la trompette avec un musicien local pour ce qui est du petit Lilian, les Varois partent à la conquête des 1 240 kilomètres de la Carretera Austral, qui les mène petit à petit, «par étapes de deux jours maximum » au Détroit de Magellan, à quelques encablures de la fameuse Ushuaïa. « Pendant une dizaine de jours, on a fait 8 à 9 heures de voiture. On est passé deux fois en Argentine, notamment pour aller voir le glacier

Perito Moreno. Là aussi c’était fou, merveilleu­x. Avec ces étendues de pampa à l’horizon interminab­le, on se serait cru dans un western de Sergio Leone. »

« Mesurer la chance qu’on a d’être Français »

Cerise sur le gâteau : avant de rentrer, les voyageurs prennent un dernier vol pour le désert de l’Atacama dans le Nord du Chili, réputée être la région la plus aride du monde. Que garde-t-on d’une telle escapade ? « En revenant, on s’est remis au boulot, on a eu beaucoup de soucis profession­nels puis on a été touchés par les inondation­s », raconte Thomas. « Ceci fait qu’on n’avait pas pu prendre de recul sur cette expérience. On revoit ces images seulement aujourd’hui et on se remémore de la beauté de ce voyage. On oublie que ça a surtout consisté à être confiné dans une voiture à cinq pendant 15 jours et on retient le partage avec les gens qu’on a pu rencontrer ou même entre nous. On retient aussi le plaisir de communier avec une nature magnifique dont la beauté se rappelle à nous. On se dit surtout que l’Homme est idiot d’avoir créé des sociétés anxiogènes où tout va très vite alors que la Terre est si belle et qu’on n’en profite pas assez. On mesure enfin la chance que l’on a, en tant qu’Occidentau­x, d’avoir un passeport nous permettant de voyager partout autour du Globe. Ce n’est pas donné à tout le monde… il ne faut pas oublier cette veine que nous avons d’être Français. »

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(Photos DR) Sonia, Lilian, Thomas, Oscar prenant une pause sur le Volcan Osorno, au Chili.
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Punta Arenas, Détroit de Magellan.
Le Désert de l’Atacama. Punta Arenas, Détroit de Magellan.
 ??  ?? Le Parc Pumalin, sur la Carretera Australe.
Le Parc Pumalin, sur la Carretera Australe.
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Le glacier Perito Moreno, en Argentine.
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