« La pédagogie est passée au second plan »
Paul Gautherot, professeur de math au lycée MauriceJanetti de Saint-Maximin et représentant syndical Sud Education. « On a tous envie de reprendre la vie et les cours normalement. De revoir nos élèves. Mais on sait que dans le contexte actuel il n’y a pas de solution possible. Donc, on se doutait que les annonces n’allaient pas être idéales. On s’était concerté avec les collègues pour envisager une reprise vers le ou mai. On a eu beau réfléchir à comment reprendre les cours au lycée avec des demis, quarts de classes, on n’est pas arrivé à trouver de solution. Les contraintes sanitaires étaient trop fortes. L’annonce de poursuivre les classes virtuelles jusqu’en juin est pour le moment ce que l’on peut faire de mieux. Il y a malgré tout le problème des décrocheurs. S’il y a une réouverture des lycées début juin, le problème sera un peu le même. Avec trois semaines de cours potentielles, il faudra peut-être se concentrer sur les élèves qui vont avoir le rattrapage du bac. Faire revenir tout le monde, c’est très compliqué et n’a pas un grand intérêt surtout si ce sont les élèves volontaires qui viennent. Pour lutter contre le décrochage scolaire, ce n’est pas terrible. Maintenant dans la communication du gouvernement, le décrochage scolaire est passé un petit peu à la trappe. On rouvre d’abord les écoles parce que les enfants ne peuvent pas rester seuls à la maison. De même ensuite, pour les es et les es. La pédagogie est passée un peu au second plan par rapport à l’économie. C’est un choix mais il faudrait qu’il soit assumé. Qu’ils arrêtent de nous dire que c’est pour récupérer les élèves décrocheurs. Sur la réouverture des écoles primaires, on aimerait que les enseignants organisent et décident des modalités. J’espère que le gouvernement ne va pas leur imposer des choses coupées du terrain. Pour une fois peut-être, on va leur faire confiance. »