« Les soignants, épuisés, craignent une deuxième vague »
Aide-soignant en bloc opératoire à l’hôpital de Brignoles, où il est également secrétaire de la section syndicale Sud, Fabien Olivero, « en repos ce mardi après trois nuits consécutives à l’hôpital » a pu écouter attentivement le Premier ministre. « Même si le discours se veut rassurant, nombre de soignants dont moi-même craignons que ce déconfinement soit trop hâtif… On voit encore une fois que lorsque la santé et l’économie se font face, ce sont les enjeux économiques qui l’emportent toujours. » L’aide-soignant s’inquiète « d’une deuxième vague en vue, alors que la première attaque tout juste sa phase de plateau descendant. Or, le personnel soignant est aujourd’hui totalement épuisé. Nous avons subi le stress, la psychose, une réorganisation profonde en un temps record, mais aussi un dialogue social difficile. Et nous ne sommes pas épargnés par la maladie : une trentaine de cas positifs au Covid parmi les soignants de l’hôpital de Brignoles, dont un cas très grave… Tout cela pèse très lourd, et nous ne savons pas si nous pourrons répondre aussi efficacement à une deuxième vague qu’à la première. »
De manière générale, le soignant estime que « le Premier ministre a annoncé qu’il se reposait sur les maires et les préfets, sur les autorités régionales, ou encore sur le civisme de la population. On dirait qu’il se dédouane par avance de sa responsabilité. Et miser sur le civisme de la population, je n’y crois pas, quand on voit ce qu’il se passe depuis le début du confinement… »