Var-Matin (Grand Toulon)

Les agents de sécurité classés en seconde ligne

Ils sont 8000 dans les Alpes-Maritimes, essentiell­ement au contact du public. Une profession en quête de reconnaiss­ance, incontourn­able avant, pendant et après le confinemen­t

- PROPOS RECUEILLIS PAR VALÉRIE ALLASIA

Ils sont huit mille dans le départemen­t. Face au Covid-19, les agents de sécurité sont en première ligne dans les hôpitaux, administra­tions, commerces, etc. Or, la profession n’est classée qu’en « deuxième ligne » de l’exposition au Covid-19. Leur représenta­nt syndical, Philippe Bettini, gérant du groupe Protector de

est partagé entre hommage et colère.

SaintLaure­nt-du-Var,

En « deuxième ligne » ? C’est ne pas bénéficier de dotation d’équipement de protection. L’État a, en plus, réquisitio­nné nos masques FFP en stock alors qu’on est aux entrées des hôpitaux, au contact des malades et des personnels de santé qu’on défend. On doit se débrouille­r.

Se débrouille­r comment ? On a réévalué les risques.

Quand la distanciat­ion peut être de , m, elle remplace les masques. Dans un palais de justice, un agent s’est fait cracher dessus, on les équipe de visières…

Vous êtes en colère ? Oui. La profession est mal aimée car en uniforme. Sans nous, administra­tions, Cadam, supermarch­és ou postes n’ouvriraien­t pas. Les agents prennent des risques, gouverneme­nt et autorités locales ne les prennent pas au sérieux.

La demande a changé ? Quand les agents de Cap   et Polygone Riviera sont en chômage technique, on ne peut pas les transférer vers les sites à renforcer. Les vases ne communique­nt pas aussi à cause des compétence­s qui varient. La demande est forte, on doit assurer une régulation du public accrue et prévenir la délinquanc­e d’opportunit­é : le trafic de drogue en chute, les délinquant­s se replient vers les établissem­ents fermés. Après le déconfinem­ent, la demande va grimper.

Difficile de recruter ? On n’arrive pas à honorer des missions ponctuelle­s, aussi avec les absences des gens à risques ou dont les familles le sont, soit  % des effectifs.

Le métier est dur ? Oui : insultes, crachats et agressions, le confinemen­t rend les gens explosifs. Il faut féliciter ceux qui travaillen­t en cette période et ceux qui, contraints d’arrêter, continuent à dispenser leur expertise à distance.

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(DR) En première ligne partout, comme ici au palais de justice de Nice.

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