Var-Matin (Grand Toulon)

On révise ses classiques

- PAR AMÉLIE MAURETTE magazine@nicematin.fr

1 Il est repassé sur France 2 il y a quelques jours. On l’a encore regardé. Et on ne peut que glisser ici l’idée, à tous ceux qui auraient manqué cette rediff’, d’aller vite le retrouver sur les plateforme­s de vidéo à la demande. Marche à l’ombre, c’est quand même quelque chose. Première réalisatio­n de Michel Blanc, en 1984, cette comédie sociale réunit l’acteur et son pote Gérard Lanvin dans un duo improbable de routards, aussi drôles que poissards. François (Lanvin) joue le musicien jolicoeur, Denis (Blanc), l’hypocondri­aque froussard. Les deux débarquent à Marseille, puis direction Paris, où ils sont censés être accueillis par un copain. Évidemment, le copain n’y est pas et c’est parti pour les embrouille­s. En chemin, le duo infernal va croiser la route de Mathilde, une jolie danseuse, le premier rôle au cinéma de la Niçoise Sophie Duez. Outre les looks géniaux des années 1980 et les gags plus ou moins fins, le point fort du film, ce sont les dialogues. Un petit bonheur à chaque réplique. L’apogée : le délire de Michel Blanc, en plein bad trip dans un squat. Fameux ! On trouve le film sur Google Play par exemple, sur My Canal ou sur Youtube. Vous savez ce qu’il vous reste à faire.

2 The Freewheeli­n’ Bob Dylan. Cet album, le deuxième de Bob Dylan, c’est d’abord une pochette culte. On est en 1963, le jeune Robert Zimmerman a la vingtaine et se fait déjà appeler Bob Dylan, il a sorti un premier disque essentiell­ement fait de reprises folk qui n’a pas trop marché, et sur lequel même visuelleme­nt, il s’inspirait beaucoup de son idole Woody Guthrie. Pour ce deuxième disque donc, il veut s’imposer davantage. On le voit, photograph­ié par Don Hunstein, marchant dans les rues de Greenwich Village, quartier bohème de New York, au bras de sa copine Suze Rotolo. Le mouvement, les vêtements, la simplicité de l’attitude seront une petite révolution iconograph­ique. Et cette pochette traduira tout entière la force sobre du folk. Elle inspirera d’ailleurs d’autres artistes et nombre d’amoureux feront de la rue de la prise de vue, Jones Street, un site touristiqu­e. Côté musique, Bob Dylan signe ici son premier disque en tant qu’auteur-compositeu­r, se démarquant ainsi du folk traditionn­el. Il écrit douze des treize titres de l’album, entre chansons engagées et ballade romantique­s. Avec sa guitare et son harmonica, il impose un style. Et sort, à 22 ans, certaines des chansons qui lui vaudront, 53 ans plus tard, le Prix Nobel de littératur­e : Blowin’ in the Wind, Masters of War ou Girl from the North Country. En 2003, dans son classement des « 500 plus grands albums de tous les temps », le magazine Rolling Stones avait classé The Freewheeli­n’ Bob Dylan 97e, après quatre autres disques de Dylan !

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