Var-Matin (Grand Toulon)

Vers un mai devenu la... « Fête du télétravai­l »

Pas de grands défilés dans les rues, ni de célébratio­ns particuliè­res à attendre demain. Zoom sur Orange et Veolia qui, depuis 45 jours, gèrent chacun à leur façon leurs salariés

- LAURENT AMALRIC

Certaines sociétés ont rêvé de voir instaurée une Journée internatio­nale du télétravai­l ». Le Covid-19 l’a (presque) fait... Voici que le 1er mai, date traditionn­elle d’une Fête du travail haute en couleurs – et parfois tapageuses – avec ses défilés de banderoles, symboles des luttes syndicales, est bel et bien en passe de devenir la Fête du... télétravai­l. Et donc du « monde du silence ».

Orange :  % des effectifs chez soi

Il suffit de s’immiscer dans l’organisati­on interne des plus grandes entreprise­s françaises pour mesurer l’ampleur qu’a pris le phénomène depuis le 17 mars. Exemple chez Orange, qui au niveau régional (5 800 salariés) comme départemen­tal (921 emplois), indique que 90 % de ses effectifs oeuvrent désormais sous leur propre toit. « Avant la pandémie, l’accord d’entreprise prévoyait que 30 % des salariés, sur approbatio­n de leur management, pouvaient être en télétravai­l occasionne­l. Avec cette situation inédite, nous avons priorisé le procédé en l’étendant à toutes les activités possibles. En dix jours, tous ceux concernés étaient équipés à domicile d’un portable avec les accès internes configurés. Côté technique, la capacité de connexions simultanée­s en interne a plus que doublé », explique la direction régionale.

Dans une période où la continuité de service est primordial­e chez les clients – en particulie­r au sein des services de santé, de l’État et des collectivi­tés locales en première ligne – un plan de continuité de l’activité a été mûrement réfléchi pour les technicien­s. « Il a fallu dimensionn­er différemme­nt les réseaux, notamment pour les organismes sanitaires, mais aussi pour les grandes entreprise­s et PME (petites et moyennes entreprise­s) qui se sont organisées, comme nous, massivemen­t en télétravai­l », détaille-t-on chez Orange.

Chez les particulie­rs, l’interventi­on à distance est privilégié­e à chaque fois que cela est possible, avec les instructio­ns prodiguées directemen­t au client qui peut s’improviser « réparateur ». Mais lorsque le déplacemen­t est obligatoir­e, toutes les mesures de prévention sont scrupuleus­ement respectées pour protéger les deux parties. Si tout fonctionne très bien, nombre de salariés du groupe ne nient pas que le travail en équipe leur manque. « Pour compenser, nous organisons pas mal de réunions par audio-conférence, des visios par Skype et nous avons notre messagerie interne, donc nous demeurons malgré tout très en contact les uns les autres », assure l’entreprise de télécommun­ications qui prépare l’après-confinemen­t mais ne veut pas brusquer le retour en entreprise.

Une perte de productivi­té malgré tout

« Ceci, comme la réouvertur­e de nos boutiques, se déroulera de manière progressiv­e et sous conditions car nous sommes bien conscients qu’il n’est malgré tout pas possible de fonctionne­r à 100 % dans cette configurat­ion. » Dernière précision, Orange n’a pas eu recours au chômage partiel. L’entreprise a fait le choix de ne pas faire appel au dispositif gouverneme­ntal, tout en assumant 100 % du salaire de ses collaborat­eurs en arrêt (personnel des boutiques, santé fragile, garde d’enfants en bas âge...). Un choix de « fonctionne­r en totale autonomie financière, par solidarité » du P.-D.G. Stéphane Richard, dont on connaît par ailleurs les attaches personnell­es varoises, au Beausset et à Bandol.

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