Qu’est-ce qu’on regarde à la télé aujourd’hui ?
Pour le moment, le film a un peu moins de patine que Le Gendarme de Saint-Tropez, La Grande Vadrouille ou encore Don Camillo. Mais vingtsept ans après sa sortie, il a largement gagné le droit de figurer parmi les plus grands classiques de la comédie. Presque « logiquement » boudé par l’Académie des César, ayant seulement consenti à décerner une récompense à l’irrésistible Valérie Lemercier, (meilleure actrice dans un second rôle), le long-métrage de JeanMarie Poiré a tout de suite été adopté par le public français. Il fut le plus gros succès du box-office en 1993, avec 14 millions d’entrées, la cinquième meilleure performance de tous les temps. Pas mal pour une histoire en partie basée sur un petit texte écrit par le réalisateur durant sa jeunesse. Au-delà des récompenses et des chiffres stratosphériques, la comédie portée par le duo Jean Reno - Christian Clavier, mais également servie par une distribution aux petits oignons (Marie-Anne Chazel, Isabelle Nanty, etc.) a surtout réussi à marquer son époque et à s’inviter dans le langage commun. Dans les cours de récré ou dans les bureaux, on a longtemps entendu résonner des « Okaaayyy ! », des « Qu’est-ce que c’est que ce binnnzzzz ! » ou « C’est diiinnngue ! ». Ce soir à 21 h 05, sur TF1, on accompagnera, une nouvelle fois et avec autant de plaisir, le chevalier du Moyen Âge Godefroy de Montmirail (Reno) et son écuyer Jacquouille la fripouille (Clavier). Devant cette farce spatiotemporelle, qui les mènera jusqu’à leurs descendants du XXe siècle, on s’autorisera même « à boulotter nos restes », un vieux « poncho » sur les épaules. En revanche, on oubliera les deux autres volets assez dispensables qui ont suivi (Les Visiteurs 2 : Les Couloirs du temps ,et Les Visiteurs 3 : La Révolution) ainsi qu’un remake américain indigeste (Les Visiteurs en Amérique).