Sans même un au revoir...
La crise du coronavirus a précipité la fin de saison en LFH. Et les départs vers d’autres clubs de Catani, Serdarevic ou Dembélé qui ne pourront pas fêter leurs adieux avec Toulon/Saint-Cyr
Sur la pointe des pieds. Le coeur lourd mais contraintes et forcées. Sept ReBelles, et non des moindres (voir ci-contre), quitteront Toulon/Sait-Cyr à l’issue de la saison. Sans pouvoir dire au revoir à leurs supporters, sans pouvoir une dernière fois porter le maillot du TSCV. Une situation particulièrement difficile pour des filles comme Laurène Catani (au club depuis ses débuts), Léa Serdarevic (à Toulon depuis 2013) ou Siraba Dembélé, dont le retour dans le Var se termine sans même fouler le parquet cette saison (lire encadré ci-contre).
« Une blessure émotionnelle »
« C’est comme une blessure émotionnelle, image Laurène Catani. Au coeur. On est en forme, mais on ne peut pas jouer. C’est le pire pour un sportif. Même s’il faut relativiser, la décision d’arrêter le championnat était la bonne. On ne peut pas jouer avec la vie des gens. Il se passe tellement de choses graves actuellement que ne pas pouvoir jouer une dernière fois avec Toulon/Saint-Cyr passe au second plan. Mais quand même... Il y a un pincement, un goût d’inachevé...» « Sur un plan purement égoïste, oui, je suis dégoûtée, embraye la gardienne Léa Serdarevic, en partance pour Paris la saison prochaine. Je savais depuis un moment que j’allais quitter le club, et je m’étais préparé à jouer un dernier match au palais des sports. Ne pas pouvoir remercier les bénévoles, jouer une dernière fois avec les filles, dire au revoir aux supporters... Quand on y pense, c’est dur à encaisser. Mais on n’a pas le choix. Alors tant pis ! Et puis on se dit qu’on reviendra...» Un temps envisagée, la piste de matches amicaux en petit comité a vite été abandonnée. « On ne sait même pas si on pourra s’entraîner tous ensemble d’ici le 30 juin, précise Catani. Est-ce que le palais des sports va rouvrir ? Est-ce qu’on pourra se réunir à plusieurs ? Il y a beaucoup de questions et peu de réponses. »
Sandor Rac passe déjà la main
Seule certitude, si reprise d’entraînement il y a, cela se fera sans Sandor Rac. Le coach, en accord avec la présidente Perrine Paul, passera la main à Laurent Puigségur avec un mois et demi d’avance. Dominique Blanchet pourrait assurer l’intérim si le nouvel entraîneur toulonnais ne pouvait pas se libérer avant l’été. « Cela ne servirait à rien de reprendre quelques semaines pour repartir aussitôt après, explique Sandor Rac. C’est mieux pour tout le monde si je m’arrête maintenant. C’est dommage, car je pense qu’avant la crise du coronavirus, nous avions lancé une dynamique (victoire à Paris et face à Bourg-de-Péage) .Les play-offs étaient du domaine du possible. » Personne n’en saura jamais rien. La décision de la LFH est sans appel, et du côté du TSCV, on travaille déjà sur la saison prochaine. Avec d’un côté un recrutement massif axé sur des joueuses pleines de promesses en attendant la signature de la demicentre Soukeïna Sagna - et de l’autre un travail sur le marketing. Car à la crise sanitaire, beaucoup craignent que s’ajoute une crise économique. « Nous espérons que les partenaires nous suivront encore la saison prochaine, souffle Thierry Oelker, directeur du marketing et de la communication. Mais on sait aussi que leur priorité sera de relancer leur entreprise. Il y a, comme dans le domaine sportif, beaucoup d’inconnues... Mais il faut aller de l’avant. » Quitte à repousser les adieux à des lendemains meilleurs.