Var-Matin (Grand Toulon)

Trouver un moyen pour dire au revoir

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Les possibilit­és d’organiser des obsèques sont régies par des règles strictes. Même contrainte­s pour se recueillir sur la dépouille du disparu : c’est limité aux très proches et dans des conditions précises. Beaucoup n’ont donc pas pu voir le défunt. « Or, le corps est un élément du deuil, analyse la psychologu­e Audrey Roman. Il nous aide à prendre conscience de la mort. Le vécu du deuil est quelque chose de très singulier et pour certaines personnes regarder le défunt, s’asseoir auprès de lui, lui parler... seront des moments d’une grande importance ». Mais les circonstan­ces actuelles privent les familles de ces moments de recueillem­ent entraînant un risque d’un déni de mort, de traumatism­e. Lorsque l’on ne peut pas assister à une cérémonie quelle qu’elle soit (religieuse, crémation, enterremen­t) cela complique les choses. « Depuis la nuit des temps, les rituels funéraires existent. Le rite est un moyen de communicat­ion dans un langage symbolique compris et accepté, consciemme­nt et inconsciem­ment dans une communauté donnée. Le rite est fait pour les vivants, pour ceux qui restent, c’est un moment de partage des émotions et des conviction­s. Ce moment où on dit au revoir au proche disparu marque le début du travail de deuil. » Donc, lorsque des obsèques n’ont pas pu être organisées, rien n’empêche les familles d’envisager de procéder à une petite cérémonie, un événement symbolique où chacun va pouvoir intégrer justement le départ du disparu et en quelque sorte acter son décès. Là encore, en cas de difficulté psychologi­que, il ne faut pas hésiter à se tourner vers un profession­nel.

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(DR) L’équipe de l’unité de soins palliatifs a dû s’adapter aux mesures imposées par la crise sanitaire.

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