Les dentistes peinent à se fournir en masques
Particulièrement exposés au coronavirus, les dentistes ont rouvert leurs cabinets mais rencontrent, pour certains, des difficultés à recevoir le matériel de protection approprié. Exemple à Draguignan
La profession n’a pas attendu le Covid-19 pour mettre en place les recommandations sanitaires, assure un chirurgien-dentiste dracénois. Pour nous, il n’y a rien de nouveau là-dedans, le matériel et les surfaces sont systématiquement désinfectés. Nous avons connu le problème du VIH, puis celui des hépatites, nous maîtrisons ces mesures sanitaires depuis bien longtemps. » S’ils ont pu rouvrir leurs cabinets lundi dernier, les dentistes sont en revanche confrontés depuis à des difficultés d’approvisionnement en masques FFP2.
FFP, visières, surblouses
« Ce matin, j’ai reçu une livraison de la Région mais en quantité limitée. Nous avons un petit stock mis à disposition par l’État via les pharmaciens. Mais le problème dans toutes les filières est qu’eux-mêmes ont des difficultés d’approvisionnement. On en reçoit, mais peu » ,indique le praticien. Ce que confirme l’un de ses confrères. « Nos fournisseurs historiques nous ont livrés pour pouvoir travailler cette semaine. Les livraisons se font au compte-gouttes. » D’habitude, la profession utilise des masques dits « courants », mais depuis la réouverture, le FFP2 est indispensable, associé à une visière et une surblouse en raison des projections. « Nous travaillons là où se situe le principal foyer du virus, avec des instruments rotatifs, des pulvérisations, il y a une possibilité de contamination importante », explique un autre dentiste. C’est l’une des principales raisons qui avait conduit le conseil national de l’ordre des chirurgiens-dentistes à demander la fermeture des cabinets dentaires en mars. Mais rouvrir était un impératif pour les cabinets comme pour les patients. « Au terme de cette première semaine, les patients de Draguignan ou du haut Var se révèlent très soucieux des consignes, ils sont très disciplinés. »
Nouvelle organisation
L’activité reprend doucement avec une nouvelle organisation qui a ses conséquences : la réduction du nombre de personnes prises en charge.
Elles sont obligées de porter un masque et ne peuvent plus venir accompagnées. Les salles d’attente ont été réagencées. « Les rendez-vous sont plus longs et plus espacés entre chaque patient. Nous avons aussi renforcé la stérilisation et nous aérons entre les rendez-vous. On n’a pas de crainte particulière, si ce n’est celle de ne pouvoir réceptionner l’équipement de protection en temps et en heure. »