Var-Matin (Grand Toulon)

Quentin : « Ça nous est tombé dessus »

- FRED DUMAS

« Je faisais mon stage au service des grands brûlés à l’institut Léon-Bérard d’Hyères lorsque j’ai entendu parler du virus en Chine. On se disait : “C’est loin, ça ne peut pas arriver jusqu’ici”. Mais lors de mon second stage à l’hôpital Sainte-Anne de Toulon, ça nous est tombé dessus. Début mars, un patient qui présentait des symptômes du Covid avait été testé négatif. C’était un faux négatif. Test de sérologie, scanner... J’ai suivi son parcours. On avait des masques, et c’est heureux car je vis avec mon père, qui a souffert d’un cancer et reste fragile. Du coup, on a dû se protéger mutuelleme­nt. Quand je rentrais de l’hôpital, je m’installais à l’étage sans le croiser et on se déposait nos plateaux-repas devant la porte. Pendant quinze jours. À Toulon, en mars, j’ai vu toutes les opérations nonvitales être reportées et une aile complète de l’hôpital être réservée aux malades du Covid. Plus les jours passaient, plus leur nombre grossissai­t. Jusqu’au moment de l’explosion, où le personnel avait du mal à faire face. À présent, je travaille à la maison pour rendre mon mémoire de fin d’études. La soutenance se fera par visioconfé­rence. J’en ai profité pour créer un groupe sur Facebook (), où chacun de nous peut raconter son expérience. Ça fait du bien au moral ! Pour la suite, j’aimerais travailler au service des grands brûlés. Le risque pandémique, j’en avais entendu parler, mais je me disais que je ne le vivrais sûrement pas. Ben, si ! »

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Quentin,  ans, réside au Pradet.

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