Marché journalier : une reprise “petits bras”
Le marché journalier permet depuis quelques jours aux Bandolais de reprendre leurs habitudes et de retrouver leurs fournisseurs habituels. Pourtant, certains d’entre eux confient que le retour de la clientèle n’incite pas encore au grand optimisme. « On sent chez nos premiers chalands une certaine anxiété qui n’incite pas vraiment à la convivialité. » Mais tous veulent croire qu’il faudra un peu de temps avant que chacun ne retrouve ses repères. Et que le marché du mardi, ajouté à l’ouverture des boutiques, favorisera le retour à une vie presque normale.
Le coup de gueule d’Henri
Tout petit, il plantait son opinel sur son bureau d’écolier. Ce vieux Bandolais, qui fut marin au long cours, marin pécheur (il est l’un des derniers à fabriquer des girelliers), patron de la vedette de la SNSM pendant des années, chevalier de l’Ordre national du Mérite maritime, n’en peut plus. « Qu’est-ce que c’est que cette société qui a peur de tout ? Il arrive ce qu’il doit arriver, lâche-t-il, fataliste. Il faut faire gaffe, un point c’est tout, mais on n’empêchera pas certaines personnes d’être victimes de cette cochonnerie. Il faut continuer à vivre et si possible normalement, ce sera notre meilleure défense ». Puis, regardant d’un air dubitatif les barrières et le sens de circulation : « Même pendant l’occupation je n’ai pas connu ça ! », bougonne-t-il en s’éloignant vers la station de sauvetage, où il va chaque jour saluer ses amis.