On révise ses classiques
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Dans la famille Malaussène, il y a la mère. Absente, elle éparpille les pères un peu partout. Ben, le grand frère, chef de famille qui se décarcasse pour faire bouillir la marmite et subvenir aux besoins de ses cinq frères et soeurs. Louna, l’aînée des filles, enceinte et amoureuse d’un homme qui ne veut pas d’enfant. Clara qui préfère photographier le monde plutôt que de réviser le bac. Thérèse, voyante et secrétaire à ses heures perdues. Jérémy, apprenti chimiste. Et le Petit, grand dessinateur d’ogres. Et puis, dans Au bonheur des ogres ,de Daniel Pennac, sorti en 1985, il y a l’intrigue, presque secondaire : Ben et son boulot de bouc émissaire dans un grand magasin parisien. Quand une série d’attentats s’y déroulent, qui mieux que lui pour porter le chapeau ? Il va tenter d’y voir un peu plus clair dans cette affaire… Ce qu’on aime par-dessus tout chez les Malaussène, c’est faire connaissance avec leur petite famille. Un beau bordel « made in» Belleville où, au final, tout le monde à sa place. On admire l’aptitude toujours intacte à la joie de Ben quand le monde autour est noir et corrompu. Et puis, ces ogreslà, c’est du Pennac, c’est du solide. Les mots croustillent dans une ode au français joyeux qui n’a rien de sentencieux. On replie la dernière page avec l’étrange sensation de congédier des amis, mais heureusement, ce n’est qu’un au revoir mes frères, cinq autres tomes de la saga Malaussène – La Fée Carabine, La Petite Marchande de prose, Monsieur Malaussène, Des chrétiens et des Maures et Aux fruits de la passion – nous attendent...
2 Ah qu’il est loin le temps où Muse ne s’acharnait pas à faire de la musique commerciale et à remplir des stades ! Au risque de froisser les tout jeunes qui auront découvert le groupe britannique ces dernières années, la réécoute d’Origin of symmetry a un petit goût d’apaisante nostalgie. On est en 2000. Deux ans après le prometteur premier album Showbiz ,Muserevient avec ce qui sera la pierre angulaire de son oeuvre. Là, le rock band pigmente ses pistes de violence brutasse (Plug in Baby), d’envolées psychédéliques (Micro
Cuts), de douceur romantique (Screenager) et de jolies références avec la reprise de Feeling Good de Nina Simone. Rien à jeter. Pas la voix ronronnante de Matthew Bellamy. Ni la batterie très groovy, ni la basse qui offre des riffs dansants, ni la guitare qui navigue entre douceur et aigus plus ardus...