L’Eglise pas toujours conciliante
Les capitaines Tout au long des XVIIe et XVIIIe siècles, les capitaines de ville, lieutenants, portes enseigne, capitaines de quartiers et autres officiers, gâchent régulièrement la bravade parce qu’ils ne veulent pas « faire la fonction de leur charge à la feste du jour de saint Tropez », c’est-àdire, qu’ils ne vont pas défiler à la tête des processions et qu’ils refusent d’organiser les différentes collations, fournir les joyes, payer les musiciens, etc. Aujourd’hui, cette attitude peut nous paraître étonnante sinon choquante, mais c’est oublier qu’avant la Révolution française à Saint-Tropez, le capitane de ville et ses différents adjoints, étaient d’abord élus pour protéger la ville. Ces officiers avaient un rôle militaire concret. C’était une lourde responsabilité qu’ils acceptaient pour le bien de leur communauté et pensaient, probablement, que la bravade n’était qu’une fête à laquelle leur participation d’ordre honorifique n’était pas indispensable.
Les moines du couvent
En 1690, les moines du couvent des C apucins, interdissent l’accès à la chapelle de Saint-Tropez-hors-lesMurs pendant de la bravade. Le prieur intervient et rappelle aux moines la transaction du 19 août 1623, qui autorise les Tropéziens à pénétrer dans la chapelle à cette occasion. Puis, le conseil demande aux consuls de trouver « un accomodemant entre le sieur prieur et les R. P. cappussins ».
L’évêque
Au XVIIIe siècle, les différents évêques du diocèse, interviennent régulièrement pour interdire certains comportements qu’ils jugent contraire à la religion catholique. Monseigneur Pierre de Castellane-Norante l’exprime clairement lors d’une visite pastorale en 1716 : « Nous défendons expressément, les branles que les marguilliers de quelques confréries ont coutume de faire par la ville avec les marguillières desdites confréries ou autres femmes, le jour de la fête du patron, à peine d’interdit. Par le seul fait de la chapelle du saint, ces danses scandaleuses se ressentant plutôt de l’ancien culte du paganisme que d’une joye chrétienne et honnête ». En 1705, les consuls envoient une délégation auprès de Hercule de Fleury, évêque de Fréjus, « pour obtenir l’autorisation de continuer à faire les processions avec les tambours ». En 1756, Monseigneur Martin du Bellay est « indigné du procédé des mousquetaires d’avoir enlevé et porté à la bravade le jour de saint Tropés, les saintes reliques du saint patron et protecteur de cette ville ». Par une ordonnance, l’évêque prescrit toute une série d’interdictions, à la suite de quoi le conseil décide que « deux de nos consuls se porteroient auprès de notre seigneur évêque lui faire des excuses » ,etils « prieront Sa Grandeur de daigner, par un effet de sa bonté, de supprimer l’ordonnance ». En 1804, l’administration impériale décide que la fête de saint Tropez sera célébrée le dimanche suivant le 17 mai, date anniversaire du saint patron. Les Tropéziens sont extrêmement mécontents et le père Gaston, curé, écrit plusieurs lettres à l’évêque sans obtenir un résultat favorable. Deux ans plus tard, le conseil municipal organise la signature d’une pétition adressée à l’évêque. Les Tropéziens y participent en nombre avec l’inscription de plus de 200 noms dont ceux du maire, de son conseil municipal et de Michel du Bouchet, commandant de la place.
blanches, lesditz cappitaine et lieutenant seroient establis à l’entienne coutume ». À la suite de quoi les édiles tropéziens purent procéder au vote de ces officiers et la bravade célébrée.