Premiers résultats encourageants d’un projet américain de vaccin
La société biotechnologique américaine Moderna, l’une des plus avancées dans la course pour trouver un vaccin contre le nouveau coronavirus, a annoncé hier des résultats très préliminaires, mais encourageants. La jeune entreprise (1), dans laquelle le gouvernement américain a investi 483 millions de dollars, a annoncé des « données intérimaires positives » de la phase initiale des essais cliniques : chez huit personnes, ce projet de vaccin, baptisé mRNA-1273, a déclenché une réponse immunitaire similaire à ce qu’on observe chez les gens qui ont été naturellement contaminés par le coronavirus. Ces premières données « nous laissent penser que mRNA1273 a une forte probabilité de créer une protection » contre le coronavirus, a estimé Stéphane Bancel, le directeur général français de Moderna. Cette première phase visait aussi à vérifier que le vaccin n’est pas toxique, et Moderna n’a rapporté que quelques effets secondaires, tels que des rougeurs à l’endroit de l’injection.
Une technologie expérimentale
L’entreprise a été l’une des deux premières à effectuer des tests sur des humains, dès le 16 mars. A ce jour, seuls 12 essais cliniques ont commencé avec des volontaires humains dans le monde, dont une moitié en Chine, sur une centaine de projets recensés au total. Des tests menés sur des souris ont séparément montré que le vaccin empêchait le virus de se répliquer dans leurs poumons, selon l’entreprise.
Il est encore beaucoup trop tôt pour prédire l’avenir de ce vaccin, fondé sur une technologie appelée « RNA messager » qui n’a jamais prouvé son efficacité. Les résultats complets de l’essai de phase 1, sur 45 participants de 18 à 55 ans, ne sont pas encore connus. Mais la phase 2 a déjà reçu le feu vert de l’Agence américaine des médicaments (FDA), qui a accordé une procédure accélérée. Elle commencera d’ici juin sur 600 personnes, a indiqué Stephen Hoge, le président de Moderna. Et la plus importante, la phase 3, devrait débuter en juillet ; le protocole est en train d’être finalisé avec la FDA. La société a annoncé récemment un partenariat avec le géant Lonza pour augmenter sa capacité de production et fabriquer jusqu’à un milliard de doses par an.
1. Fondée il y a neuf ans et basée à Cambridge, près de Boston, Moderna n’a jusqu’à présent jamais reçu d’homologation pour un médicament ou un vaccin.