N’est pas une marchandise !” L’hôpital d’Hyères s’est totalement réorganisé
Dans l’agglomération toulonnaise, les syndicats FO, CGT et CFDT de Sainte-Musse ont dénoncé « une prime à deux vitesses qui divise les soignants » (1). Un sentiment partagé à l’hôpital Marie-José Treffot, à Hyères, où la CGT demande que la prime prévue à 500 euros soit portée à 1 500. Ne faisant pas partie de la liste des hôpitaux référents établie par décret (2), comme ceux de Toulon, Fréjus et Brignoles, le personnel soignant hyérois ne peut bénéficier de la prime de 1 500 euros. Seuls ceux ayant prêté mainforte dans les unités Covid de l’hôpital toulonnais Sainte-Musse pourraient être concernés.
« Il a fallu mobiliser toutes les équipes »
« Sainte-Musse est un hôpital de référence, mais s’il a pu l’être, en première ligne, c’est parce que l’hôpital d’Hyères s’est organisé et réorganisé », argumente Lylia Guemguem, secrétaire générale CGT de l’établissement et par ailleurs membre du conseil de surveillance. À titre d’exemple de cette réorganisation, l’équipe médicale et paramédicale hyéroise a été transférée à Sainte-Musse en appui du service réanimation, ce qui a permis d’augmenter le nombre de lits. À Hyères, une unité Covid a été mise en place. « Même si nous n’avons pas eu beaucoup de cas, il a fallu mobiliser toutes les équipes », témoigne la syndicaliste. « Nous avons aussi accueilli l’activité orthopédique de Toulon », liste-telle. Ce fut également le cas pour la chirurgie de traumatologie. Une réorganisation et adaptation locale vantée début mai lors d’un point presse organisé autour du directeur de l’hôpital, Michel Perrot, par ailleurs à la tête du Centre hospitalier intercommunal de Toulon La Seyne (CHITS) (3). « Et il ne faut pas oublier notre Ephad (Riondet, Ndlr), où nous n’avons pas eu beaucoup de cas mais un travail très important du personnel, ajoute Lylia Guemguem. Nous avons tous et toutes été en ordre de marche pour assurer la continuité de l’offre de soins à la population tout en luttant contre l’épidémie en y étant exposé au plus près. »
« Déconnectés du terrain »
« Les critères d’attribution publiés dans le décret sont déconnectés du terrain. Nous avons écrit au directeur du site, Jacques Ledoux, et au maire, Jean-Pierre Giran, qui est président du conseil de surveillance, pour qu’ils demandent que, au même titre que ceux de Sainte-Musse, cette prime soit de 1 500 euros pour les personnels du centre hospitalier d’Hyères », indique la secrétaire générale de la CGT. Elle ajoute que le directeur du site et le maire sont
(4) sur la même longueur et ont formulé une demande auprès de l’Agence régionale de santé. Elle rappelle que, côté CHITS, le directeur Michel Perrot a manifesté sa volonté de déposer un dossier à l’ARS pour demander la prime de 1500 euros pour l’ensemble du personnel toulonnais (5).
Le maire interpelle l’ARS
Mercredi, Jean-Pierre Giran s’est indigné par écrit auprès du directeur de l’Agence régionale de santé de cette « discrimination » jugée insupportable « quand on sait la collaboration et la complémentarité qui ont existé pendant cette période entre les deux hôpitaux et l’engagement exemplaire et identique qui a été le fait de tout le personnel ». Et le président du conseil de surveillance de demander « que la prime soit la même pour chaque agent ». Au-delà de la crise sanitaire « qui nous a fait passer de l’ombre à la lumière » et de la prime Covid, Lylia Guemguem attend que le gouvernement s’engage véritablement pour l’hôpital public, comme l’a annoncé le ministre de la Santé, Olivier Véran. Elle s’interroge : « Comment faire en sorte que nous ne soyons pas démobilisés?» En attendant des réponses, une délégation hyéroise sera présente demain devant l’hôpital Sainte-Musse, à Toulon. Un rassemblement « pour demander des actes pour une reconnaissance des professionnels de la santé et de l’action sociale ». 1. du 21 mai. 2. Publié le 14 mai. 3. du 7 mai 4. Que nous n’avons pas réussi à joindre vendredi. 5. Un projet de quota à 40 % est à l’étude.
du 21 mai.