« Nous avons dû faire preuve de ténacité. »
Acteur de l’immobilier d’entreprise depuis 25 ans, Antoine Viallet a accompagné de nombreuses sociétés de la région pour les aider à s’installer, à se développer ou à requalifier leur site, de Marseille à Nice. Startups, centres de vacances, collectivités, centres de tri, industries, promoteurs… Ses entreprises Astime Méditerranée à Marseille et Viallet Conseil à Toulon, créés en 2006 et 2007, réalisent environ 350 000 euros de chiffre d’affaires par an. Cet ex-président du club de l’immobilier de Marseille Provence, adhérent du club de l’immobilier de Toulon, était à Dakar au moment du confinement. En train de développer des partenariats avec le Sénégal et les acteurs de l’immobilier de la région. Malgré cela, il a réussi à conclure trois ventes importantes, dont les dates avaient été arrêtées avant le confinement à la semaine du 16 mars. « Nous avons dû faire preuve de ténacité. À chaque fois, il s’agissait de cas différents. » Une industrie de Saint-Etienne intéressée par des locaux à La Seyne, avait préféré payer un loyer avant d’acheter. La vente a été faite par procuration en présence d’un représentant de la banque, faute de clerc de notaire absent en raison du confinement. « Chez les notaires, il n’y avait plus personne alors on a dû trouver une solution. » La deuxième vente concernait Toulon Provence Méditerranée qui cherchait depuis quatre ans des locaux plus grands pour la direction de ses services informatiques. Le jour de la signature, « le représentant de TPM n’était pas en capacité d’assurer le rendez-vous ». Trop de choses à gérer vu le contexte. Toutefois, le recours au télétravail et le rôle stratégique du service informatique durant la crise ont démontré l’importance de se doter de ces locaux et la vente a finalement eu lieu.
Enfin, un investisseur souhaitait acquérir un immeuble de bureaux à La Valette. Comme il était question de reporter les loyers des locataires, la situation avait de quoi alarmer l’acheteur. Finalement les deux locataires principaux, qui représentaient 80 % du loyer, ont opéré leurs versements et rassuré l’acheteur qui a fini par signer. « Aujourd’hui, c’est une autre histoire. Les dégâts risquent d’être très violents. On voit des entreprises comme Renault qui ferment leurs sites. Là, avec les aides de l’État, l’économie est sous respiration artificielle mais il va falloir rembourser ces prêts. Si les locataires ne payent pas leurs loyers, il va y avoir des dépôts de bilan », craint Antoine Viallet. « Chaque fois qu’il y a eu des crises dans le Var, l’amortisseur a été la Marine et le tourisme. Mais je ne sais pas comment on va marcher sur une jambe. En ce moment, comme les taux de crédit ne sont pas chers, l’entrepreneur peut aussi se dire “aujourd’hui j’achète mon outil de travail “.» Lueur d’espoir : Antoine Viallet a passé des annonces de biens à vendre« et j’ai déjà reçu trois appels. J’étais très étonné ».