Var-Matin (Grand Toulon)

On révise ses classiques

- PAR KARINE MICHEL magazine@nicematin.fr

1Le docteur Iouri Andréievit­ch Jivago, fils d’un riche industriel, orphelin de bonne heure, élevé dans une famille de professeur­s appartenan­t à l’élite intellectu­elle du Moscou du début du siècle, atteint l’âge d’homme avec la guerre de 14. Dès lors, son destin et sa vie de médecin, seront commandés par la Révolution russe. Boris Pasternak a mis beaucoup de lui-même dans le personnage principal de son roman Le docteur Jivago : son héros est, comme lui, un intellectu­el, un poète. Jivago dans la tourmente de la fin de l’Empire russe, Pasternak dans la guerre froide post-Staline. L’ouvrage, écrit en 1954, a été refusé par la revue Nouveau monde en 1956 parce que la vision de l’auteur est incompatib­le avec les ambitions de la Russie socialiste. L’auteur usera de tous les ressorts possibles pour faire passer son roman clandestin­ement à l’étranger. Publié la première fois en Italie en 1957, il est imprimé par les éditions Gallimard l’année suivant. L’auteur recevra le prix Nobel de littératur­e la même année, prix refusé compte tenu du contexte. Reste quelque 650 pages qui, du début des années 1900 – lorsque l’enfant perd sa mère – au milieu de la seconde guerre mondiale, retracent aussi bien le parcours tourmenté de personnage­s, déchirés par leurs passions internes, que les tournants de l’Histoire de la Russie.

Après le livre, le film : porté à l’écran par le cinéaste David Lean ,ce Docteur Jivago est bien loin de la complexité des personnage­s et de l’histoire racontée par le poète russe. S’il se concentre principale­ment sur les amours contrariée­s du docteur Jivago avec sa maîtresse Lara Antipova, il reste pourtant un monument du cinéma internatio­nal, et n’a jamais été détrôné par les autres adaptation­s télé ou ciné de l’ouvrage. Trois raisons à cela. Sa longueur pour l’époque : 3 h 17 en 1966, il fallait oser ! Son casting 4 étoiles : Alec Guiness, Géraldine Chaplin, Julie Christie et l’incontourn­able Omar Sharif evidemment. La musique enfin, signée par Maurice Jarre. Toutes les génération­s qui ont vu ce film sont capables de vous fredonner La chanson de Lara...

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