L’ONF au chevet des sentiers de la Sainte-Baume
Suite à des désordres causés par les intempéries, l’Office national des forêts a entrepris en urgence des travaux d’abattage et d’élagage pour sécuriser le chemin des Roys. Le seul accès ouvert
Le cadre est exceptionnel. Le point de vue est à couper le souffle. La balade est naturellement prisée. Pèlerins et promeneurs arpentent chaque année en nombre les sentiers menant à la grotte de Sainte-Marie-Madeleine et au Saint-Pilon. Mais les intempéries, survenues fin , ont engendré des dégâts dans la forêt domaniale de la Sainte-Baume. Arbres déracinés, branches fragilisées ou arrachées, les voies menant au lieu cultuel ont présenté des dangers pour une circulation piétonne. La municipalité de Plan-d’Aups a pris alors un arrêté pour interdire les accès. Les responsables du Parc naturel régional et de l’Office national des forêts ont, également, pris le problème à bras-le-corps. L’ONF a mené, en urgence, en début d’année des travaux pour sécuriser le chemin des Roys. Pour l’heure, seul accès à la grotte. Des chantiers vont suivre sur deux autres itinéraires pédestres. Mais la concertation est de mise avec les spécialistes de la faune et de la flore pour trouver une période propice. L’équilibre de la biodiversité est primordial dans cette forêt d’exception. Même si l’heure du déconfinement a sonné induisant un renouveau de la fréquentation du site, il faut patienter avant de retrouver les deux autres principaux accès ouverts au public. Afin d’intensifier la prévention, deux gardes du PNR sont en poste les jours fériés et les week-ends pour informer les usagers.
Fortes pluies et vent violent
Des intempéries sont à l’origine des désordres causés dans la forêt domaniale. « En fin d’année dernière, de très fortes précipitations suivies de coups de vent violents ont déstabilisé les peuplements forestiers. La pluie a rendu le sol plus meuble et derrière le vent a touché certains sujets fragilisés », précise, Nicolas Cornet, responsable de l’unité territoriale collines varoises (secteur nord-ouest du département, de la Sainte-Baume ou lac de Sainte-Croix). De nombreux déracinements et chutes d’arbres, et de la casse dans les branches – mortes et même vivantes – ont été à déplorer. « La forêt domaniale de la Sainte-Baume souffre du changement climatique. Le hêtre notamment subit ces modifications qui le fragilisent. » Chênes et vifs ont également été touchés, « globalement tous les arbres de grandes dimensions qui offrent une prise au vent plus importante ».
Première phase en urgence
Face à ce constat de dangerosité, « la municipalité a pris un arrêté d’interdiction d’accès aux sentiers, très fréquentés en temps normal ». En début d’année, l’office national des forêts réalise, en interne, « des travaux d’urgence de mise en sécurité pour rouvrir au moins un accès. » Deux semaines après le début du chantier d’abattage et d’élagage, le chemin des Roys était de nouveau accessible aux visiteurs. « Comme nous sommes dans une réserve biologique intégrale, le bois n’est pas exporté. Tout reste sur place. Des opérations de broyage des branchages et d’entreposage du bois en dehors des sentiers ont été effectuées. » Des mesures pour perturber le moins possible l’écosystème et ainsi préserver la biodiversité. « L’idée est de ne pas modifier le milieu. »
Nécessaire concertation
Le chemin des Roys, unique accès, a peu été arpenté après ces travaux. Le confinement a, en effet, donné un coup d’arrêt à une forte fréquentation. Depuis le 11 mai, la donne a changé. « Nous avons bien conscience de l’importance d’une réouverture des autres sentiers pour l’accueil du public mais on est également confronté à de nombreux enjeux liés à la biodiversité. La saison printanière n’est pas la période la plus favorable pour ce type de travaux. » Pour des questions portant notamment « sur le dérangement de l’avifaune. Des oisillons sont encore dans les nids ». En étroite collaboration avec le PNR, l’heure est à la concertation avec les spécialistes, « ornithologues, entomologistes, herpétologistes, chiroptérologues… S’il y a des enjeux pour telle ou telle espèce, il faudra peut-être décaler l’intervention. Ce n’est pas simple d’agir en urgence. »
La poursuite des travaux
Quand une période sera définie après cette large concertation, « nous planifierons une seconde phase de mise en conformité qui permettra une réouverture plus large des sentiers ». Si les premiers travaux ont été financés sur les fonds propres de l’ONF, « aujourd’hui avec le soutien du parc, nous avons sollicité une aide financière de la Région », pour les chantiers futurs. « L’idée est de rouvrir le plus vite possible le chemin du Canapé et l’allée Royale. »Deuxà trois semaines de travaux sont estimées dans des zones difficiles d’accès avec de nombreuses précautions à prendre. « C’est important pour nous de conserver toute la végétation au-dessous des sujets de grande dimension à abattre. »
Uniquement les itinéraires pédestres
Si la forêt a souffert dans son ensemble des intempéries survenues fin 2019, les travaux d’abattage et d’élagage sont entrepris uniquement sur les chemins. « L’objectif de ces opérations est uniquement la mise en sécurité des itinéraires pédestres. On ne s’intéresse qu’aux arbres susceptibles d’impacter le chemin en cas de chute. On ne rentre pas du tout dans la forêt particulièrement à la Sainte-Baume, réserve biologique. Généralement, on essaye de maintenir les arbres morts en gestion forestière. Ça présente des intérêts au niveau de la biodiversité. Ce sont des supports de vie assez extraordinaires pour les oiseaux, les insectes… »