« Des comptes solides dans un contexte de tensions » T. HUET thuet@nicematin.fr
Lors du conseil municipal ‘‘marathon’’ de samedi, l’adjointe aux finances, Josiane Chiodi, a loué « la gestion rigoureuse » des deniers de la Ville lors du vote du compte administratif 2019
Émanation de la politique de la Ville en matière de finances, le compte administratif 2019, qui retrace l’ensemble des dépenses et des recettes réalisées par la commune, a été soumis à l’assemblée, samedi après ‘‘l’installation’’ du conseil municipal (voir notre édition de dimanche).
Rompue à l’exercice, Josiane Chiodi, première adjointe chargée des questions financières, a livré les chiffres révélateurs de comptes « solides » et loué « une gestion rigoureuse des dépenses, en dépit d’un contexte de tensions persistantes sur les finances publiques ».
L’élue a rappelé « la baisse importante des ressources de la dotation globale de fonctionnement de l’État
(près de 3,5 M€) et le prélèvement de 2,6 M€ au titre des logements sociaux ». Face à ces difficultés, Josiane Chiodi assure que la politique budgétaire de la municipalité « traduit toujours le développement des services publics et la qualité de ces derniers par rapport aux besoins croissants de la population. Nous avons réussi à poursuivre les efforts en matière d’équipements, notamment dans le coeur de ville ». Autre fierté de la majorité, la limitation au recours à l’emprunt et le désendettement (1,2 M€ en 2019 contre 700 000€ en 2018). Dixit la première adjointe, « les enjeux du budget 2019 ont été tenus grâce à une maîtrise des dépenses de fonctionnement, le maintien de la masse salariale et la limitation des dépenses de gestion des services ». D’agissant des dépenses globales de l’exercice 2019, il en résulte les chiffres suivants : un total de 90M €, dont 63 M€ en fonctionnement et 27 M€ en investissement. Les recettes globales s’élèvent à 97 M € (72 M€ en fonctionnement, 26 M € en investissement), tandis que l’excédent cumulé avoisine les 9 M€ (de 2018 sur 2019) par rapport aux 6 M€ sur l’exercice précédent. À noter, le maintien à l’identique du taux des taxes directes locales pour cette année (1).
L’opposition sur ses gardes
Invités à s’exprimer, les conseillers municipaux d’opposition n’ont pas donné quitus à ce compte administratif (2). Pierre Cordina, le plus loquace sur le sujet, indique ainsi : « Nous allons nous abstenir car le compte administratif est la traduction politique de la gestion du maire. L’équilibre du budget est assuré par le report du budget 2018 et dans l’attente du ‘‘reste à réaliser’’. Je m’étais abstenu l’année dernière sur le budget primitif et j’avais contesté certaines dépenses en leur temps. J’aurais préféré des aménagements place Coullet, la végétalisation des espaces publics, des pistes cyclables, la réfection du bord de mer, la mise en valeur de l’Estérel ou encore la création d’un musée du Débarquement de Provence… Mais on reste néanmoins positifs car il y a 6 ans devant nous. Dans les choses positives, je note la réduction de l’encours de la dette et la maîtrise de la masse salariale ».
Christopher Pecoul, lui, «ne [va] pas retracer son programme en matière de finances », mais restera « très vigilants sur le budget 2020, car Saint-Raphaël accuse un déficit en termes de services et d’attractivité ».
Pour Catherine Thiel, l’abstention de son groupe se nourrit d’un
« manque de transparence et peutêtre aussi d’expertise, sachant que l’on prend le budget en cours ». Tous auront l’occasion de croiser leurs chiffres et leur vision en matière de finances à l’occasion du vote du budget principal de l’année en cours, qui devrait se tenir lors d’un prochain conseil avant la fin du mois de juin.
1. Taxe d’habitation (11, 97 %), taxe sur le foncier bâti (17, 30 %), taxe sur le foncier non bâti (31, 73 %) et taux de majoration de 20 % pour les résidences secondaires (1, 4M€ récoltés en 2019). 2. Abstention du groupe de Pierre Cordina, Christopher Pecoul et Catherine Thiel, vote ‘‘contre’’ de Sandrine Hacquard.