Claude Bérard n’appelle pas à voter Vérane Guérin
Bien qu’ayant signé le document officiel qui permet à 3 de ses colistiers de rejoindre la liste de la candidate, l’ancien 1er adjoint ne soutiendra personne
Plus de doute, la campagne des élections municipales a bien redémarré à Saint-Tropez. Et c’est la candidate arrivée en troisième position, Vérane Guérin, qui a été la plus rapide en annonçant ce weekend sur les réseaux sociaux qu’elle avait décidé de se maintenir au second tour. Une décision qu’elle a motivé en dévoilant qu’elle était parvenue « à finaliser, acter et signer » avec Claude Bérard, ancien premier adjoint et candidat arrivé quatrième avec 6,90 % des suffrages, un document de « fusion » de leurs listes. L’information a fait l’effet d’une petite bombe en ville, tant cette alliance est un joli coup pour Vérane Guérin, qui donne ainsi un peu plus de légitimité à son maintien au second tour, elle qui n’a recueilli sur son nom que 23,30 % des suffrages au premier tour.
Le bémol qui fait mal
Un bémol est néanmoins venu hier ternir l’éclat de cette manoeuvre. Car en fait il ne s’agit pas d’une fusion de liste comme on pourrait l’imaginer, où les deux têtes de listes décident une alliance forte pour gagner et mêlent leurs deux équipes et leurs deux énergies pour n’en faire plus qu’une. En fait, loin de la «fusion» clamée par Vérane Guérin, Claude Bérard a simplement signé le document officiel de la préfecture intitulé « Ralliement de candidats d’une liste à une autre liste ». Cette signature rend possible aussi bien une fusion au sens large qu’un plus modeste ralliement absorption de quelques éléments d’une équipe vers une autre. C’est ce dernier cas de figure qui prévaut dans le rapprochement des listes Bérard et Guérin. En clair, trois colistiers de Claude Bérard ont exprimé le souhait de rejoindre Vérane Guérin qui leur faisait une place. En signant ce document Claude Bérard leur a ouvert la porte, mais sans s’engager lui-même comme il nous l’a confirmé hier.
A la question « Appelez vous personnellement à voter pour la liste de Mme Guérin » il répond : « Personnellement je ne participe pas à ce second tour ». Voilà qui est clair. On est bien loin du mariage et de la cause commune vers un but. Claude Bérard voulait une union large avec Frédéric Blua et Vérane Guérin. Faute de l’avoir obtenue il préfère s’éclipser, déplorant « que l’organisation d’une triangulaire soit le scénario le plus favorable pour le maire sortant ». Revendiquant son droit de ne soutenir personne, Claude Bérard sera donc absent de la campagne, laissant ainsi leur liberté aux 163 électeurs qui se sont portés sur son nom au premier tour. Des électeurs que ses trois colistiers partis rejoindre Vérane Guérin ne manqueront pas de tenter de revendiquer de leur côté.
La tentative de la dernière chance
Jointe hier, Vérane Guérin joue la méthode Coué et entend balayer les doutes : elle soutient mordicus l’importance de son rapprochement avec la liste Bérard. Elle martèle qu’il s’agit bien d’une fusion et que l’absence de Claude Bérard dans la campagne qui s’ouvre importe peu : « Nous étions, dès le départ, accordés qu’il ne serait pas sur la liste, lui même ne voulant pas participer directement à la suite du processus et moimême je trouvais que m’étant opposée à lui pendant plus de 11 ans sa présence rendrait contre-productif notre accord. En revanche nombre de ses colistiers nous rejoignent sur la liste et hors liste pour défendre une fusion complète dépassant les personnes et reprenant les plus pertinentes des propositions de sa campagne. Cette nouvelle équipe ainsi réunie refonde aussi nos projets à l’aune des nouvelles réalités de notre pays et de notre commune ». Une alliance Guérin-Bérard sans Bérard, il fallait oser, c’est fait ! Une tentative de la dernière chance qui relance la campagne sur les chapeaux de roue. Le candidat Frédéric Blua n’y voit pour sa part rien de bon et fustige la décision de maintien de Vérane Guérin : « Sa tentative est vouée à l’échec, écrit-il dans un message diffusé hier soir sur les réseaux sociaux. Outre le fait que les voix dont elle se prétend propriétaire ne s’additionnent pas, elle sous-estime le profond besoin de renouvellement qu’ont manifesté les Tropéziens par leur vote du premier tour et elle passe sous silence le cruel désaveu qu’elle a de nouveau subi en se présentant pour la troisième fois à leur suffrages...» Le décor est planté. Et Jean-Pierre Tuvéri ? Il compte tranquillement les points...