Var-Matin (Grand Toulon)

Un mercato en crise ?

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Les baisses de salaire des Fédération­s du Sud (-60 % en Australie, -50 % pour les All Blacks, -40 % en Afrique du Sud…) auraient pu ouvrir les portes du marché français à certains grands noms du rugby mondial. Mais le Top 14, habituel pôle d’attraction, est lui aussi affecté. Même pour le Sud-Africain Pieter-Steph Du Toit, meilleur joueur du monde 2019, les choses sont compliquée­s : un temps annoncé à Montpellie­r, le troisième ligne ne rejoindra pas le MHR pour le moment. Difficile de justifier les 1,2 millions annuels, qui feraient de Du Toit le joueur le mieux payé du monde, alors que des négociatio­ns ont été lancées pour une baisse des salaires des joueurs. L’Anglais Maro Itoje comme les champions du monde Siya Kolisi, Frans Malherbe, Steven Kitshoff, Makazole Mapimpi ou Lukhanyo Am ont bien été proposés en France. En vain. « Il y a des deals qui auraient dû se faire mais qui ne se sont pas faits en raison de la situation sanitaire. Tous les deals annoncés ont été signés il y a longtemps », explique l’agent Laurent Quaglia, qui a notamment participé à l’arrivée de l’Australien Kurtley Beale au Racing 92. Résultat, les négociatio­ns actuelles se font à la baisse. Les contrats sont plus courts, les salaires moins importants. «

C’est une bulle qui explose. Aujourd’hui, les clubs vont devoir se rendre compte de la réalité : ils vivent au-dessus de leurs moyens, » abonde Damien Dussault, agent de Julien Caminati, récemment passé de Castres à Montauban. « Le recrutemen­t sera limité parce que la crise nous obligera à revoir les choses. On perd cinq joueurs, il faut les compenser. Les transferts, les recrutemen­ts sont plutôt à l’arrêt alors que, d’habitude, tout est déjà fait », a confié Thomas Lombard, directeur général du Stade français qui s’attend à une baisse du bugdet de 20 %. « En Pro D2, ils font attention à l’euro près. En Top 14, ils font attention au joueur prêt. Au nombre de joueurs. Parce qu’on est sur de plus gros contrats », raconte encore Dussault. A moins de trois ans d’une Coupe du monde à domicile, le rugby français cherche comment survivre.

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(AFP)) Du Toit à Montpellie­r, c’est raté.

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