Var-Matin (Grand Toulon)

Propos recueillis par Gil LÉON

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Né le  juin  à Saint-Vith (BEL),  ans, en couple, une fille, réside à Monaco.

Carrière en WRC :  départs,  victoires (dont le Tour de Corse, en  et , et le Rallye Monte-Carlo, en ),  podiums. Vice-champion du monde en  (M Sport-Ford), , , ,  (Hyundai). Copiloté par Nicolas Gilsoul (BEL) depuis .

« Rien n’est encore planifié mais j’espère bien que l’on fera une séance d’essais au mois de juin, peutêtre en Allemagne à côté de l’usine de Hyundai Motorsport », répond Thierry Neuville quand nous le sondons sur les perspectiv­es de reprise. « Côté course, l’hypothèse la plus optimiste prévoit un nouveau départ en fin d’été. On croise les doigts... » Actuelleme­nt

du classement pilotes, le porte-drapeau belge ne rumine pas la panne électrique l’ayant privé de gros points au Mexique, juste avant le break longue durée. Seul l’avenir l’intéresse. Pour lui, à bientôt  ans, horizon rime plus que jamais avec ambition. En pole position, évidemment, figure celle de gommer l’étiquette d’éternel dauphin collée sur sa combinaiso­n de quintuple vice-champion du monde...

Thierry, avant de reprendre le volant ici, quelle fut votre première action de « déconfiné » ? Avec Deborah et Camille (sa compagne et sa fille âgée de  mois, ndlr), nous sommes allés prendre l’air à la campagne. Je possède depuis peu une maison de vacances à Callas, dans le Haut-Var. Après sept semaines de surplace entre quatre murs, une mise au vert s’imposait.

On dit souvent que la paternité change un homme. Quid du pilote ? (L’air surpris) Je n’ai pas l’impression d’être un autre pilote depuis l’arrivée de Camille. Ott Tänak a deux enfants, Sébastien Ogier un fils, Elfyn Evans des jumeaux. Ils sont plus rapides maintenant, non ? (Rires)

Vous êtes résident monégasque depuis . Vous avez signé un bail longue durée ? Ma compagne visite aujourd’hui une crèche pour la petite. Donc aucun départ planifié à court ou moyen terme. Avant d’agrandir la famille, on a changé d’appartemen­t. La mer est en face, la salle de sport en bas de l’immeuble. Je me sens bien à Monaco. J’ai pas mal d’amis. Des pilotes originaire­s du coin ou d’ailleurs, ainsi que d’autres sportifs dont quelques compatriot­es, cyclistes et tennismen belges.

Cette victoire au Rallye Monte-Carlo , où figure-t-elle sur votre échelle de valeurs ? A vrai dire, je pense qu’elle restera la plus prestigieu­se, la plus importante, quand sonnera l’heure du bilan. Gagner le Monte-Carlo, ça marque les esprits. Donc les gens s’en souviendro­nt. Personnell­ement, sans hésitation, je place en tête le Rallye de Sardaigne , ce duel assez tendu contre Ogier remporté dans la dernière spéciale. Vu le contexte du moment, il y avait une tension énorme au départ de la « power stage ». Tempête sous le casque ! Vous savez, en général je ne me laisse pas submerger par les émotions. Là, ce fut une exception. Jamais je n’ai ressenti une telle joie, autant de fierté. Ni avant, ni après. C’était « waouh » ! (Il réfléchit un instant) Mais, bon, dans trente ans, OK, sûr que je parlerai d’abord du MonteCarlo  à mes petitsenfa­nts...

La clé de la réussite, ce fut votre prise de risques le dimanche matin sur les pentes du Turini et du Braus ? (Du tac au tac) Non. Lors de la dernière étape, j’ai parfaiteme­nt géré mon rythme, ma progressio­n. Aucune folie. Tout était sous contrôle. La preuve : on prend les  points dans la « power stage » sans être à la limite, en lâchant une seconde et des poussières, ici et là, en fin de parcours. Je me sentais plus à l’aise, plus constant, que les jours précédents alors que les autres (Ogier et Evans) étaient apparemmen­t un cran en dessous. Ne me demandez pas pourquoi, je n’en ai aucune idée. (Large sourire)

Ogier pointe aujourd’hui en tête du classement pilotes. Craignez-vous le sursaut d’orgueil du champion détrôné ? Même s’il ne s’exprime pas encore pleinement avec la Toyota, son adaptation à la voiture et à l’équipe saute aux yeux. Nul doute qu’il sera meilleur cette saison qu’en  chez Citroën.

Contrairem­ent aux autres ténors du WRC, qui ont la bougeotte, vous êtes un pilier stable, chez Hyundai depuis . Pourquoi cette fidélité ? Tout compte fait, il n’y a pas eu tellement d’opportunit­és d’aller ailleurs. Toyota m’a contacté au début de son aventure actuelle (courant ). Ils voulaient que je teste et que je développe la voiture en cachette. Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, c’est juste impossible ! Après, j’aurais pu retourner chez Citroën (en ). Ogier a tenté ce défi. Il l’a raté. Alors pour quelle raison quitter Hyundai ? Ici, chaque pilote est traité de la même manière, dispose du même matériel. Entre eux et moi, la fidélité est réciproque. Notre bout de chemin ensemble se prolonge. Tant mieux. En cette période où les perspectiv­es sont ô combien incertaine­s, je peux m’estimer très, très heureux de posséder un contrat pour la saison .

Dans trente ans, sûr que je parlerai d’abord du Rallye Monte-Carlo  à mes petits-enfants ”

Le premier titre constructe­urs décroché l’an dernier peut-il constituer un déclic ? Ce déclic, comme vous dites, il s’est produit un an plus tôt. Le changement de patron, début , a insufflé une nouvelle dynamique. Avec Michel

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