Tous derrière les soignants
« Mardi noir de la colère » à Draguignan et Toulon : l’Union départementale CGT Santé et l’action sociale ont martelé l’importance de revaloriser les salaires et d’améliorer les conditions de travail
Il est 20 heures devant l’hôpital Sainte-Musse à Toulon. Plus de deux cents personnes et blouses blanches des hôpitaux et cliniques privées varois s’applaudissent. Elles font écho au soutien indéfectible de la population envers les soignants durant le confinement. Hier soir, le combat s’est cristallisée en une colère blanche, portée par l’Union départementale (UD) CGT Santé et de l’action sociale en ce premier mardi de mobilisation avant celle du 16 juin en intersyndicale. Pour mettre un coup d’arrêt final « aux politiques de rigueur budgétaire, aux restructurations, et la fin des fermetures de lits qui ne répond en rien aux besoins de la population». À peine 24 heures après l’ouverture de la concertation du Ségur de la Santé, la CGT n’entend pas relâcher la pression auprès du gouvernement. Elle réclame, a insisté, hier soir, Isabelle Godard, secrétaire générale de l’UD Santé CGT, « une réelle ouverture de négociations sur les salaires, l’amélioration des conditions de travail respectant la santé physique et mentale des personnels qui passe par des moyens humains avec du personnel en nombre et qualifié (...) Nous ne voulons pas de la charité. Nous voulons être reconnus à la hauteur de nos qualifications, à celle de l’utilité de nos métiers, de tous les métiers ». Et de fustiger la prime Covid qui divise, et dont sont privés à ce jour les Ehpad et les personnels du secteur médico social.
Géométrie variable
« Le jour d’après se construit aujourd’hui » : le ton a été donné à Toulon comme à Draguignan en fin d’aprèsmidi. Dans les jardins du Centre hospitalier de la Dracénie (CHD), personnels soignants et nombreux citoyens ont réclamé des lits, des embauches, l’effacement de la dette et une prime non pas de 500 mais de 1500 euros. « C’est inadmissible ! Le CHD doit aussi bénéficier de cette gratification exceptionnelle. Nous avons eu un nombre de patients Covid-19 sensiblement identique à l’hôpital de Fréjus qui, lui, est éligible », martèle une infirmière qui dénonce une prime à géométrie variable. Le député La République en Marche Fabien Matras, confiait, hier, avoir interpellé le ministre de la santé, Olivier Véran, « sur cette iniquité qui ne peut perdurer ».