Fabrice Albert : « Nous avons pris la décision de nous retirer »
Il s’était engagé à clarifier rapidement la position de sa liste, qualifiée pour le second tour de l’élection municipale après avoir obtenu 12,16 % des voix le 15 mars. Fabrice Albert annonce donc la décision, prise collégialement, de retirer la liste avant le second tour prévu le 28 juin. Une décision qui rebat les cartes : le second tour s’apparente de plus en plus à un face-à-face entre Christine Lanfranchi et Alain Decanis, au coude à coude le 15 mars. Tandis qu’en troisième position, Vesselina Garello – qui espérait justement une fusion avec la liste de Fabrice Albert – fait office à ce jour d’outsider.
Quelle analyse faites-vous des résultats du premier tour de scrutin ? Nous sommes forcément déçus de ne finir que e ! Mais cette élection, dont les derniers jours de campagne se sont déroulés dans les conditions que l’on connaît, et qui a vu une abstention record, n’a produit que des désillusions : Christine Lanfranchi, sénatrice, qui finit en dessous de %, un des pires scores d’une équipe sortante dans le Var ; Alain Decanis, qui finit encore second ; Vesselina Garello, qui ne fait pas mieux que le score de LaREM aux précédents scrutins ; Nous, qui finissons derrière LaREM, et les trois autres qui n’ont pas pu se qualifier pour le second tour. Côté positif, je retiens une campagne à fleurets mouchetés, à part quelques débordements sur les réseaux sociaux. J’entretiens d’excellentes relations avec tous les challengers, hormis Bernard Machat, dont j’ai contesté publiquement le soutien politique qu’il affichait. Nous avons aussi réussi à porter des idées nouvelles, notamment sur l’attractivité économique, l’accessibilité et la sécurité.
Comment allez-vous aborder le second tour ? Tout d’abord, je voudrais redire que je trouve ce second tour sanitairement irresponsable, et politiquement aberrant. Ce n’est pas tant le vote qui représente un danger, mais la campagne : comment aller à la rencontre des électeurs dans ces conditions de déconfinement progressif ? Et une campagne, il faut qu’il y en ait une, car quel électeur se souvient précisément des projets et propositions émises avant le mars ? Et quel candidat reproduirait le même projet, les mêmes propositions après cette crise sans précédent, qui aura des répercussions sociales, économiques et territoriales. Nous nous sommes qualifiés pour le second tour, mais sans espoir de l’emporter seuls. Mais une élection n’est pas seulement arithmétique, elle est aussi politique et dynamique. Et surtout humaine. Nous aurions pu fusionner, mais le panachage manque de panache. Et puis je ne suis pas Faust. Nous aurions pu nous maintenir, mais si un premier tour permet de choisir, le second permet d’éliminer et nos électeurs se seraient détournés de nous pour voter utile. Nous avons pris la décision de nous retirer, par souci de clarté, et pour que les Saint-Maximinois puissent se déterminer sans arrière-pensée, ni calcul politique.
Allez-vous soutenir une liste au second tour ? Non. Les voix des électeurs n’appartiennent qu’à eux. Et aucun des programmes des candidats en lice ne nous a pleinement convaincus… Néanmoins, nous appelons les Saint-Maximinois en général, et nos électeurs du premier tour en particulier, à se déterminer en fonction des réponses des candidats aux principaux défis que nous avions exposés dans notre programme et que SaintMaximin devra relever demain : l’attractivité, l’accessibilité, la sécurité, mais aussi et surtout la gouvernance. Sans compter la nécessité d’un soutien sincère et sans faille aux associations de défense de notre environnement.
Comment avez-vous traversé le confinement ? Comme tous les SaintMaximinois, avec philosophie et responsabilité. Par chance, toute l’équipe est en bonne santé, même si nous avons de la famille ou des proches qui ont été touchés. Matériellement, ça a été beaucoup plus dur pour les artisans et les professions libérales, qui n’ont pas eu de revenu pendant plus de deux mois. Dès le lundi mars au matin, nous nous sommes réunis pour mettre entre parenthèses notre campagne et permettre à chacun de se mobiliser. Certains ont fabriqué et distribué près de mille masques. D’autres se sont engagés pour soutenir des professionnels : Patrick, par exemple, a coordonné, au sein de son association, l’octroi de plus de centaines de prêts BPI à des entreprises en difficulté... Vincent et Delphine, professionnels de santé, ont continué d’exercer leur activité dans les conditions que l’on connaît. Quant à moi, mon entreprise a fait un don de lunettes à la Croix-Rouge comme équipement de protection, et j’ai contribué, au sein du GIFO (Groupement des industriels et fabricants de l’optique), dont je suis administrateur, à la distribution prochaine de visières de protection à l’ensemble des magasins d’optique.
Vous n’avez pas relayé ces actions sur les réseaux sociaux… « Ne mets pas d’ostentation dans ta charité », dit le proverbe latin. Nous avons considéré qu’il s’agissait d’engagements bénévoles personnels et que communiquer sur notre page Facebook aurait été perçu comme de la récupération.
Cette campagne est la fin de votre engagement politique ? Bien au contraire. Ce retrait n’est pas un renoncement. Nous agissons en responsabilité. Nous transformerons après le Juin notre groupe « Mieux Vivre Ensemble » en association de défense des intérêts de la société civile, pour peser sur les choix politiques de la prochaine équipe. Nous continuerons de défendre nos valeurs et les idées que nous avons portées pendant la campagne : nous serons disponibles, constructifs et… attentifs.