Cisjordanie : Paris met en garde Israël
La France a appelé, hier, le nouveau gouvernement israélien à renoncer à ses plans d’annexion de territoires en Cisjordanie et a promis qu’une telle décision ne « pourrait rester sans réponse ». « Nous appelons le gouvernement israélien à s’abstenir de toute mesure unilatérale, en particulier l’annexion », a déclaré le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian à l’Assemblée nationale. Israël projette l’annexion des plus de 130 colonies juives en Cisjordanie occupée et de la vallée du Jourdain, langue de terre s’étirant entre le lac de Tibériade et la mer Morte, qui serait intégrée à sa frontière orientale avec la Jordanie. Le ministre français des Affaires étrangères était interpellé par un député communiste, Jean-Paul Lecoq, qui l’a exhorté à agir « tout de suite », insistant sur sa « responsabilité historique ». « Arrêtons d’être forts avec les faibles et faibles avec les forts », a lancé le député du Havre et adversaire du Premier ministre Edouard Philippe au second tour des municipales dans cette ville du nord-ouest. « Vous avez condamné avec des mots [ce projet d’annexion, ndlr], il est temps de le faire avec des actes », a-t-il encore dit.
La reconnaissance d’un Etat palestinien
Parmi les ripostes possibles, « le premier acte symbolique, mais ô combien important, serait de reconnaître immédiatement l’Etat palestinien » ,asouligné le député. Il a aussi cité, parmi les mesures de riposte possibles, l’interdiction de l’importation des produits des colonies israéliennes en France et, plus largement, dans l’Union européenne, ainsi que la suspension de l’accord d’association entre Israël et l’UE et des accords de coopération franco-israéliens, notamment de défense. « Il faut faire comprendre par tous les moyens qu’il n’est plus possible de coopérer avec un Etat qui met en cage Gaza, qui vote des lois d’apartheid et qui tire à balles réelles sur de jeunes manifestants », a lancé le député communiste. En vertu de l’accord Netanyahu/Gantz, le gouvernement doit présenter à partir du 1er juillet ses initiatives pour traduire dans les faits le plan du président américain Donald Trump pour le Proche-Orient, qui prévoit l’annexion par Israël de pans de la Cisjordanie et la création d’un Etat palestinien sur un territoire amputé.