Var-Matin (Grand Toulon)

L’occasion a fait le larron !

Prêt à rentrer au bercail à 34 ans pour développer un projet profession­nel après sa carrière rugbystiqu­e, Marc Andreu aborde le challenge de l’USS avec un enthousias­me de junior

- PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE BERSIA

Toulon, Castres, Racing 92, La Rochelle… Né à Fréjus et formé à Toulon, Marc Andreu aura bien bourlingué en quinze ans de carrière profession­nelle. Et il ne regrette rien de cette aventure exceptionn­elle qui l’a tenue éloigné de sa famille mais lui a aussi ouvert les portes de l’équipe de France à sept reprises, donné des amis pour la vie et offert quelques succès inoubliabl­es. Mais pourquoi mettre un terme brutal à sa passion quand on peut la prolonger un peu ? À la vérité, Gaël Fickou n’a pas eu à sortir le grand jeu pour le convaincre de donner un coup de main à l’US Seynoise. Déjà prêt à revenir dans la région pour sa reconversi­on profession­nelle, l’ailier internatio­nal a très vite été séduit par l’idée d’y retrouver Martial Cottin et la perspectiv­e de renouer avec les valeurs du rugby amateur. Comme pour boucler la boucle d’une carrière bien remplie... Dans quelques jours, il va donc débouler dans le Var pour défendre (le plus tôt possible) les couleurs de la Seyne. Et quand on se souvient de son mental, de son explosivit­é et de ses talents de finisseur, on s’inquiète déjà un peu pour les défenses de Fédérale 1. Surtout qu’il ne semble pas revenu là seulement pour rigoler…

Comment s’est passé votre engagement à l’USS ? À  ans et dans la mesure où La Rochelle ne me proposait pas une prolongati­on, je voulais mettre un terme à ma carrière profession­nelle. Ça faisait un moment que je discutais avec Gaël… Finalement, j’ai tourné la page du rugby profession­nel mais pas celle du rugby tout court. Le rugby pro et amateur sont deux choses quand même très différente­s… Est-ce à dire que vous venez finir votre carrière en pente douce ? Bien au contraire. Mes ambitions sont tout aussi importante­s aujourd’hui. La page rugby n’est pas encore tournée et je ne la tournerai certaineme­nt jamais. Vous venez d’en écrire une belle qui a duré quinze ans… On peut même parler d’un petit livre. Quinze ans ne se racontent pas en une page. J’ai vécu quelque chose d’exceptionn­el. Vous pensez à quoi en particulie­r ? Comme m’a dit ma femme, je peux être fier de moi. Je suis content de mon parcours. J’ai gagné des titres, ce que de grands joueurs n’ont pas toujours réussi à faire. Que ce soit à mes débuts avec le RCT et le titre de champion de Pro D, ensuite les Brennus, et même deux finales de H Cup et une de Challenge perdues... Il y a eu de très bons souvenirs. Que représente l’USS pour vous ? Il y a un paramètre déterminan­t dans ma décision : Martial Cottin.

C’est vraiment sa présence qui m’a fait franchir le pas. C’était déjà mon entraîneur en Reichel et en Pro D avec Toulon. On a toujours gardé le contact. Aujourd’hui, je peux même dire qu’il fait partie de ma famille. On est très proches. On a beaucoup d’affinités… Et puis, je connais également les deux entraîneur­s, Fred Arniaud et Julien Capdeleyre, avec qui j’ai joué au RCT. Ils viennent de convaincre Mehdi Merabet, avec qui j’ai aussi joué, de nous rejoindre. Jérémy Braille et Sonny Falconetti sont également issus du centre de formation du RCT. J’ai hâte d’y être. Pourquoi votre retour au RCT a-t-il avorté il y a deux ans ? Mourad (Boudjellal) m’avait proposé un contrat, on s’était mis d’accord mais je n’ai jamais eu de pré-contrat. Arrivé en avril, il a fallu prendre une décision. Xavier Garbajosa s’était positionné, mais ma priorité restait

Toulon. J’avais vraiment envie de revenir mais le précontrat du RCT n’est jamais arrivé dans ma boîte mail. Xavier m’a rappelé et il m’a envoyé dans l’heure un précontrat que j’ai signé dans la foulée… Est-ce le Coronaviru­s qui vous a convaincu d’arrêter ? Non. Je voulais faire une dernière année pro mais je voulais que ce soit à La Rochelle où arrive mon ami Brice Dulin. J’aurais aimé finir avec lui. C’est un de mes meilleurs amis dans le rugby. Mais cela ne s’est pas fait. Et comme dans le même temps j’avais un projet profession­nel hyper intéressan­t sur Toulon, j’ai privilégié mon avenir plutôt que le présent n’importe où.

Vous pouvez nous parler de ce projet ? Pour l’instant, c’est un peu tôt même si je vais intégrer mon nouveau travail dès la fin août. Je peux juste dire que ce sera une activité de conseil dans une grosse boîte basée à Toulon. C’est un super poste avec un super plan de carrière que je ne pouvais pas refuser… Et cela m’a permis de trancher très vite. Cela correspond­ait à ce que j’avais vraiment envie de faire. Du coup, j’ai vite basculé sans trop me poser de questions. Vous avez vécu le confinemen­t à La Rochelle... Oui, mais tout va aller très vite maintenant. Ma femme est kiné. On a acheté un cabinet à Sanary et elle doit débuter le  juin. On n’a pas encore de maison mais on va très vite déménager. J’espère du reste que c’est la dernière fois… Dans l’immédiat on va louer. Dans ces conditions, votre arrêt finalement ne ressemble pas vraiment à « une petite mort »… Pour moi, effectivem­ent, ce n’est pas une petite mort. Même si j’avais arrêté complèteme­nt. J’ai tellement vécu de belles choses que je n’ai pas envie de prendre ça comme une mort. C’est vrai que certains souffrent psychologi­quement à ce moment, mais moi je n’ai pas le temps de tourner la page qu’il faut déjà que j’en écrive une autre… En retrouvant tous ces visages connus, vous allez peut-être rajeunir finalement ? Si je peux, cela ne me fera pas de mal ! Là, je ne suis engagé que pour une saison mais si je rajeunis trop, je prolongera­i peut-être...

Il y a un paramètre déterminan­t dans ma décision : Martial Cottin. C’est sa présence qui m’a fait franchir le pas. On a beaucoup d’affinités ”

 ?? (Photos P. Bl. et DR) ?? Ce n’est rien de moins qu’un internatio­nal et ancien joueur du RCT que l’US Seynoise est parvenue à attirer dans ses filets. Avec l’arrivée de Marc Andreu, La Seyne a signé son retour en Fédérale  de la plus belle des façons.
(Photos P. Bl. et DR) Ce n’est rien de moins qu’un internatio­nal et ancien joueur du RCT que l’US Seynoise est parvenue à attirer dans ses filets. Avec l’arrivée de Marc Andreu, La Seyne a signé son retour en Fédérale  de la plus belle des façons.
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