VIOLENCES POLICIÈRES : TOLÉRANCE ZÉRO
Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a notamment annoncé, hier, que les forces de l’ordre ne pourront plus utiliser la méthode dite « de l’étranglement » lors des interpellations
► Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, s’est montré ferme, hier, face aux dérives dans la police. ► Les Varois se souviennent encore de l’affaire « Andrieux » qui avait fait polémique au lendemain d’une manifestation de Gilets jaunes. ► Alain Bauer, criminologue pointe « une omerta interne ».
Aucun raciste ne peut porter dignement l’uniforme de policier ou de gendarme [...] Aussi, j’ai demandé à ce qu’une suspension soit systématiquement envisagée pour chaque soupçon avéré d’actes ou de propos racistes », a solennellement déclaré, hier après-midi, le ministre de l’Intérieur lors d’une conférence de presse. « Je veux une tolérance zéro contre le racisme chez les forces de
l’ordre », a-t-il prôné. Six jours après une première manifestation d’ampleur à Paris, l’exécutif a décidé de prendre le sujet des violences policières et du racisme au sein des forces de l’ordre à bras-le-corps. On se souvient qu’Emmanuel Macron avait demandé à son ministe de l’Intérieur de mener à bien le travail qu’il avait réclamé en janvier au gouvernement pour « améliorer la
déontologie » des forces de l’ordre. Christophe Castaner a donc annoncé, hier, une série de mesures.
Suspension systématique en cas de « soupçon ».
Le ministre de l’Intérieur, a indiqué avoir demandé aux directions de la gendarmerie et de la police nationale « qu’une suspension soit
systématiquement envisagée pour chaque soupçon avéré d’acte ou de propos
racistes ». Il n’a pas précisé ce qui rentrait dans le cadre d’un « soupçon
avéré », notion qui, d’un point de vue juridique, est un oxymore. Il pourrait s’agir d’une suspension intervenant avant toute procédure disciplinaire ou condamnation judiciaire, et basée sur des éléments de preuves matérielles (vidéo, photo, message écrit...).
Fin de la prise par le cou.
Christophe Castaner a annoncé une réforme des techniques d’interpellation. « La méthode de la prise par le
cou » sera abandonnée. Cette méthode dite de « l’étranglement » ne sera plus enseignée lors des formations en école de police, précise le premier flic de
France. « Si un policier ou un gendarme doit maintenir quelqu’un au sol lors de son interpellation, il sera désormais interdit de s’appuyer sur sa nuque ou son cou ». Mais « le principe que lorsque vous interpellez une personne au sol elle doit le rester le moins longtemps possible, reste en vigueur », a-t-il insisté.
Usage renforcé des caméras
piétons. « Je demande que l’usage des caméras piétons soit renforcé lors des contrôles d’identité », a annoncé le ministre.
Policiers et gendarmes : rendre visible leur immatriculation.
Christophe Castaner a aussi souhaité que le référentiel des identités et de l’organisation (RIO) des policiers soit systématiquement visible, ce qui doit être déjà le cas, normalement. « Je rappelle l’obligation [...]. Le port du numéro RIO est obligatoire », a-t-il souligné.
Réforme de l’IGPN.
Le ministre de l’Intérieur dit avoir lancé «une
réforme des inspections », réfutant l’idée selon laquelle l’Inspection générale de la police nationale (IGPN, surnommée la police des polices) est une « lessiveuse ».
Une mission d’enquête sur les actes et propos racistes.
« Il n’y a pas d’impunité », a assuré Christophe Castaner qui dit avoir demandé
« une mission » sur « les actes et propos racistes au sein de la police » sur les
trois dernières années..