La police des polices très sollicitée en
L’an dernier, près de 1500 enquêtes ont été confiées à l’IGPN, révèle un rapport rendu public hier. Plus de la moitié d’entre elles concernent des faits de violences
Le rapport de l’activité en 2019 de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), surnommée « la police de la police », a été rendu public hier. Les chiffres nationaux, globaux, ne permettent pas de mesurer le nombre de sanctions pour injures racistes localement. Au niveau national, donc, sur les 1 460 enquêtes confiées par la justice aux « boeufs carottes », plus de la moitié concerne des violences. Un effet du mouvement des Gilets jaunes, selon l’IGPN, qui a vu se multiplier les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre l’an passé. Il faut aussi rappeler que, créée en 1854, cette institution n’est pas qu’un service d’enquête interne. Elle forme les policiers et dit jouer un rôle d’amélioration du fonctionnement des services.
► Violences volontaires.
Sur les 1 460 enquêtes judiciaires, 868 portent sur des violences volontaires, soit un bond de 41 % par rapport à 2018. Ces recours à la force contestés relèvent pour 38,8 % d’interventions lors de manifestations, 14,1 % concernent des personnes retenues, 12,8 % lors de contrôles routiers ou d’identité. Le rapport relève 89 enquêtes pour vol et 84 affaires de corruption.
► Sanctions. Brigitte Jullien, directrice de l’IGPN, rappelle que son service d’enquête n’a pas de pouvoir de sanction. C’est l’autorité judiciaire et l’autorité administrative qui décident ou non de poursuivre des policiers qui aurait enfreint la loi ou leurs règles déontologiques. Un total de 630 manquements a été relevé et 276 sanctions ont été proposées allant de l’avertissement à la radiation. En 2019, 39 policiers ont été exclus contre 100 en 2018. Le manquement au devoir d’exemplarité (ivresse en fonction, harcèlement, violences intrafamiliales…) est le plus souvent relevé et a concerné 142 fonctionnaires
du ministère de l’Intérieur. L’usage disproportionné de la force ou le manquement au devoir de protection a visé 49 policiers.
► Gilets jaunes. Sur les 399 dossiers de Gilets jaunes, 130 concernent des blessures graves, 274 ont été transmis à la justice et une douzaine de policiers sont susceptibles de poursuites judiciaires.
► Décès. Dix-neuf personnes sont mortes lors d’une intervention de police en 2019 contre dix-sept en 2018, 117 ont été grièvement blessées. L’arme la plus génératrice de dommages reste sans conteste le très controversé lanceur de balle de défense (LBD).
► Tirs. Le nombre d’enquêtes relatives à l’usage d’armes à feu par les policiers est en baisse en 2019 : trente-quatre contre cinquante-deux en 2018. Il y a eu 303 recours aux armes à feu en 2019 (contre 309 l’année précédente). Dans 153 cas, les policiers ont ouvert le feu alors que des véhicules fonçaient sur eux et mettaient leur vie en danger selon le rapport.