Var-Matin (Grand Toulon)

Les familles en colère : « Un emprisonne­ment »

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Un homme, l’air hagard, les yeux rougis. La photo est celle du mari de Chantal, résident de l’Ehpad. « Qu’est-ce qui lui est arrivé ? » , se demande-t-elle. Derrière la question, des doutes. Des doutes qui révèlent la confiance rompue entre certaines familles et l’établissem­ent. « On n’est pas libres de voir nos proches. Or les mesures extrêmemen­t rigides ne sont pas nécessaire­s au vu de la situation sanitaire : aucun Ehpad de Draguignan n’a été touché par un cas de Covid. »

Pas nécessaire­s, et pas conseillée­s non plus par le gouverneme­nt : « Il est recommandé aux directions des établissem­ents dont la situation sanitaire le permet d’assurer une reprise des visites des proches », indique le communiqué émanant du ministère de la Santé le 1er juin. Quant à l’argument qui consiste à dire que le nombre de visiteurs à gérer serait trop grand, Florence Aillet le balaye : « Il suffit de regarder les registres : il n’y aura jamais 80 visiteurs en même temps ! »

Bref, pour les familles, il est grand temps de rouvrir les portes de ce qu’ils prennent désormais pour un pénitencie­r. « C’est un emprisonne­ment, à plus de 3 000 euros par mois. »

S’ajoute à cela l’état général dégradé des résidents, constaté par les familles, et pas nié par l’Ehpad : « Le confinemen­t n’est pas favorable au maintien des résidents, c’est sûr. » Mais si la structure assure « faire le maximum », les familles constatent parfois des failles grandissan­tes dans le comporteme­nt

de leurs proches. «Mamère ne me voit plus, ne me regarde plus. Je ne signifie plus rien pour elle. Je ne pourrais jamais le rattraper. »

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