Toulon Hommage à George Floyd, parvis des Droits de l’homme
Un genou à terre. Le poing en l’air. Hier, en fin de journée sur le parvis des Droits de l’homme à Toulon, une centaine de personnes observent une minute de silence en mémoire des huit et quelques minutes qui ont été fatales à George Floyd, l’Américain noir asphyxié par Derrek Chauvin, le policier blanc qui ne devait que le maîtriser. Depuis la mort de cet homme, décédé alors qu’il ne cessait de répéter « I can’t breathe »(« Je ne peux pas respirer » en français), l’onde de choc se propage pour dénoncer les brutalités policières et lutter contre le racisme. D’abord aux ÉtatsUnis, où des manifestations se succèdent, puis dans de nombreux autres pays, et jusqu’en France, où cette tragédie fait écho, entre autres, à celle qui a coûté la vie à Adama Traoré, en juillet 2016 dans le Val d’Oise.
Pas une opinion, un délit
À Toulon, le rassemblement d’hier est le premier depuis le 25 mai. À l’appel de plusieurs syndicats et de partis de gauche – des socialistes aux Insoumis, en passant par les communistes –, il résonne avec l’hommage à George Floyd qui se tient au même moment de l’autre côté de l’Atlantique. Et si son ampleur est limitée – au point que seul un fourgon de police est visible – et ses participants pas toujours très à l’écoute de ceux qui prennent la parole, il a le mérite d’exister. L’occasion de rappeler que le racisme n’est pas une opinion, mais un délit. Ainsi, Emmanuel Trigo, du syndicat FSU, souligne-t-il la « solidarité avec toutes celles et ceux qui se battent contre le racisme ». Il précise : « Contre le racisme dans la police, mais aussi dans tous les autres domaines. » S’en suivent plusieurs prises de parole dans le brouhaha de ceux qui – on l’espère – débattent du sujet. Bakari scande que « notre démocratie est en grand danger quand le virus du racisme revient nous infecter ».« Le racisme doit être condamné, les brutalités réprimées », lance le jeune homme, avant de tendre le micro à celle qui lui succède à la tribune.
« Comment peut-on… ? »
Manuela, du groupe des Insoumis du centre-ville et de Saint-Jean-du-Var explique à son tour que ce rassemblement « n’est pas qu’une marque d’empathie, mais bien une réaction au fait qu’il est inacceptable de perdre la vie aux mains de la police ». En écho, Thomas Roller, premier secrétaire du PS varois, exhorte à « retisser les liens entre la police et la population », parce que « chaque acte (de brutalité policière, Ndlr) entache la République ». Et puis finalement la question de cette jeune fille, du haut de sa vingtaine d’années : « Comment peut-on avoir de la haine contre une personne parce qu’elle est noire ? » Comme le désarroi d’une génération, malheureusement peu représentée hier soir, qui face au racisme et aux discriminations ne peut, elle non plus, plus respirer.