Var-Matin (Grand Toulon)

e tour : les grandes lignes peuvent-elles encore bouger ?

Le 28 juin à Six-Fours aura un sérieux air de premier tour. Après une très longue pause politique, dans quel état d’esprit se trouvent les cinq candidats et comment appréhende­nt-ils l’échéance ?

- J. P. jpoillot@nicematin.fr

On prend exactement les mêmes et on recommence. Mais alors, la tendance du 1er tour se confirmera-t-elle au soir du 28 juin ? Le scrutin peutil encore réserver des surprises ? Avec 44,14 % des suffrages exprimés, Jean-Sébastien Vialatte est arrivé en tête avec une confortabl­e avance sur son premier poursuivan­t, Frédéric Boccaletti et ses 21,63 %. Le maire sortant encarté Les Républicai­ns a rassemblé 4 350 bulletins, tandis que son principal adversaire, adhérent du Rassemblem­ent national, a su convaincre 2 132 votants. Du simple au double, quand même. Suivaient, encore plus loin, Didier Garcia (DVC), 13,28 % ; Dominique Nemeth (COM), 10,70 % et Erik Tamburi (DVD), 10,22 %.

Une grande inconnue source d’espoir

Certes, la tendance est marquée. Mais le taux d’abstention record enregistré le 15 mars, de 67,50 % (contre près de 39 % en 2014), est dans tous les esprits. Ce jour-là, sur 30 930 Six-Fournais inscrits sur les listes électorale­s, seuls 10 053 se sont rendus aux urnes. Forcément, les spéculatio­ns sur cette potentiell­e et grande réserve de voix mystères – si l’on se fie à la participat­ion de 2014, cela représente environ 8 000 voix – vont bon train d’un candidat à l’autre. Et certains mettent beaucoup d’espoir dans cette inconnue.

« Pas de risque, aujourd’hui, à aller voter » Frédéric Boccaletti,

s’il croit dur comme fer à la fidélité de ses électeurs du premier tour, mise à présent beaucoup sur ceux qui ont manqué le rendez-vous : « C’est nous qui avons subi le plus d’abstention­s. Oui, les pourcentag­es sont impression­nants, mais il faut surtout regarder le nombre de voix. Par rapport à notre score du premier tour de 2014, nous en avons perdu 60 % ! Alors s’ils reviennent voter… Ajouter à cela la gestion par la majorité actuelle de la crise sanitaire, que les Six-Fournais, j’en suis sûr, ne manqueront d’exprimer par leurs votes… Je pense qu’on a une vraie chance de l’emporter. » Un reproche partagé par les trois autres adversaire­s du maire sortant, qui lui prédisent tous un « vote sanction »…

M. Boccaletti, pour conclure : « Reste à savoir si les gens auront moins peur de sortir et se rendront aux urnes. Honnêtemen­t, à l’heure actuelle, je pense qu’il n’y a pas plus de risque à aller voter que d’aller au restaurant, tout en prenant, évidemment, des mesures sanitaires strictes. Évidemment, si la situation devait se détériorer d’ici le 28, je serais le premier à leur dire de rester chez eux. »

« Tout reste encore possible »

Didier Garcia quant à lui, pour sa première participat­ion à une élection, estime avoir fait « un très bon score » vu « la gravité de la situation sanitaire du premier tour », rappelant qu’il a été «leseul à annuler [son] meeting et toutes les manifestat­ions huit jours avant l’échéance » .Il note encore avec fierté qu’il est le « premier opposant du maire sortant après le RN ». « Avec 32,5 % de votants le 15 mars, ce second tour sera un premier tour à rejouer, où tout reste encore possible. »

« Le retour de la gauche à Six-Fours »

Pour sa première également,

Dominique Nemeth retire lui aussi du positif de cet étrange scrutin. D’abord parce que « la gauche n’était plus présente à Six-Fours depuis 2014. Et le fait qu’on ait réussi à mobiliser les électeurs de gauche nous prouve qu’il faut une opposition réelle, puisque les autres candidats mènent tous la même politique de droite ». Confiant, aussi, parce que sa liste, il en est persuadé, est la plus à même de rallier les abstention­nistes « et notamment les jeunes, qui votent écologiste­s et ont des enfants à l’école… » Enfin, le candidat estime « très réaliste » la possibilit­é de prendre place au prochain conseil municipal.

« Tout va se jouer dans les  ou  derniers jours » Erik Tamburi

estime pour sa part que « si l’élection avait lieu aujourd’hui, le grand équilibre ne devrait pas beaucoup bouger. Les gens n’ont pas encore la tête à aller voter. La crise sanitaire, même si elle semble s’éloigner, a évincé les grands enjeux de ces municipale­s et la prime au sortant a fonctionné. » Mais il dit aussi que « les mentalités évoluent tous les jours en ce moment, et si la participat­ion revient à la normale, il y aura des surprises. Tout va se jouer, je pense, dans les 10 ou 15 derniers jours ». Aussi, comme tous les outsiders du premier tour, il n’a pas dit son dernier mot. Il se prépare. La discrétion imposée par la pandémie va bientôt laisser la place aux débats d’idées. «Etjepeux vous assurer qu’il y a beaucoup de choses à dire ! »

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Jean-Sébastien Vialatte, Frédéric Boccaletti, Didier Garcia, Dominique Nemeth et Erik Tamburi.
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(Photos V.-m.)
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