« La parole est toujours douloureuse. Mais le silence, lui, est destructeur »
L’association Les Papillons est née en 2019, à l’initiative du policier perpignanais Laurent Boyet, victime de viol par son grand frère dans son
enfance : « J’ai choisi de la dénommer ainsi en hommage à Lily, abusée sexuellement par son grand-père durant des années. Je l’avais rencontrée sur un plateau télé, lors de la sortie de mon bouquin, et elle m’avait confié s’être longtemps enfermée dans un monde qu’elle imaginait empli de papillons et d’espoir. Or, et c’est le message que je souhaite porter aujourd’hui : le silence est destructeur. La parole est toujours difficile, douloureuse, mais elle ne l’est pas autant
que le silence. » Ce même silence que Laurent Boyet et l’ensemble des bénévoles de l’association s’efforcent de combattre... au profit de « mots libérateurs ».
Une campagne choc
« Trois boîtes ont été installées avant le confinement dans des écoles à La Garde, en Isère et en Charente. Une autre se trouve dans un collège en Charente-Maritime. À chaque fois, une présentation préalable se fait dans les classes, pour que les élèves comprennent bien notre démarche,
précise Laurent Boyet. Les référents locaux les vérifient ensuite quotidiennement et, avant que les écoles ne ferment, la majorité des messages glissés à l’intérieur des boîtes ont donné lieu à des enquêtes. D’ici la rentrée, le dispositif sera étendu à une quinzaine d’établissements scolaires, partout en France. Et même au sein des clubs sportifs. L’OGC Nice, par exemple, en aura deux à la rentrée. »
En parallèle, l’association mène une campagne choc pour inciter les victimes à briser le silence, au travers d’affiches percutantes et lourdes de sens, déjà apposées dans certaines régions, dans les transports en commun et les hôpitaux notamment.