L’escroc aux couverts en toc finira-t-il en taule ?
À Saint-Raphaël, un retraité se faisait passer pour une « vieille connaissance » auprès de personnes âgées ciblées dans la rue. Il tentait alors de les arnaquer…
Il sévissait avenue des Iscles, près du VieuxPort de Saint-Raphaël. Voiture stationnée, coffre ouvert, batterie de cuisine et ménagère à l’intérieur : le dispositif était toujours le même. Ce faux vendeur ambulant, qui se faisait passer pour un « ami de longue date » auprès des personnes âgées qu’il tentait d’escroquer, a été interpellé avant-hier sur les coups de 11 heures grâce au signalement d’un témoin. Ce dernier avait été interloqué par cet individu qu’il voyait apostropher des passants, toujours âgés, afin de tenter de leur refourguer du mobilier de cuisine (couverts, casseroles, plateaux…). Pour engager la conversation, il tentait de les duper en se faisant passer pour une vieille connaissance : « Comment ça va depuis la dernière fois ? Tes problèmes de santé sont résolus ? » Une fois la « relation de confiance » établie avec ses interlocuteurs, souvent vulnérables, l’escroc leur expliquait qu’il s’était séparé de sa femme et qu’il devait vendre tout son mobilier de cuisine pour continuer à vivre. Précisant, incidemment, que ces objets avaient de la valeur et que « ça serait une bonne affaire de les acheter à ce prix ». Comme ce fut le cas devant ce vacancier âgé de 85 ans venus de la région parisienne, avec cette batterie de casseroles d’une valeur de 400 euros selon ses dires, revendue 70 euros… Alors qu’elle n’en valait que 5 ou 10.
D’autres victimes
Le malfrat venu de la Drôme, lui-même retraité, a été interpellé et a rapidement reconnu les faits. Il comparaîtra devant le tribunal correctionnel pour répondre des chefs de tentative d’escroquerie, abus de faiblesse, travail dissimulé et vente à la sauvette. De son côté, la police appelle à la plus grande vigilance concernant ces escroqueries aux faux amis. Que ce soit sur Internet avec les boucles de mail mais également, comme c’est le cas ici, de visu. « Ils tentent de créer le sentiment que la personne en face les a déjà vus, en répétant des phrases par exemple, précise la commissaire divisionnaire Béatrice Fontaine. D’autres victimes ont dû être arnaquées sans s’en rendre compte. D’une part, il est interdit d’acheter des objets dans la rue chez des commerçants non-agréés. D’autre part, le risque d’escroquerie est grand ! Ce n’est jamais une bonne affaire. »