Six trésors de la villa maritima
Des mosaïques exceptionnelles
Les sols des principales pièces de la villa sont recouverts de mosaïques exceptionnelles (photo cidessous). Comme celle – la mieux conservée – qui orne le sol du triclinium (la salle de réception ou salle à manger comportant jadis une table et des lits de banquets). Une pièce de56m2. « C’est la plus belle et la plus symbolique. Les fleurs, les fruits, les peltae (petits boucliers), les labyrinthes dont elle est ornée permettent d’assurer que le propriétaire était un ami de la nature, mais aussi un militaire et un philosophe ». « Le message renvoyé est le suivant, décrypte Mireille Viguier : «Jesuis chez moi et je suis puissant ».
Le tombeau de Gautentius
« Aux dieux manes (de la maison NDLR), Gautentius junior qui a vécu 5 ans, 8 mois et 14 jours. Fait par le père Marcellus et la mère Donata, à leur fils chéri ». Cette inscription en latin peut-être déchiffrée, gravée sur une pierre trouvée près d’un étonnant tombeau à étage (photo ci-contre), exhumé en 1955 à 500 m de la villa et exposé sous son péristyle, à côté d’un extraordinaire sarcophage en pierre sculptée. Le squelette du garçonnet, qui reposait dans une chambre sépulcrale du tombeau revêtue de plaque de marbre rose, a été volé au musée il y a une dizaine d’années. Donata et Marcellus auraient vécu à Tauroentum au IIIe après J.-C. Mais rien n’est sur...
Amphorisques et amphores…
Les Romains, c’est bien connu, ont tout inventé ! Comme les amphorisques, ces mini-amphores (photo en haut) attachées aux grandes, qui contenaient des échantillons, de vins notamment, proposés à la dégustation. Des mignonnettes, quoi.
Seuils de porte, piliers et épais mur protecteur
Dans les différentes salles du musée, les seuils de porte et les piliers délimitent l’espace tel qu’il était agencé dans l’Antiquité, et permettent de se projeter dans le temps. Le rez-de-chaussée de la villa maritima, avec son péristyle, qui à l’entrée encadrait autrefois un bassin, était réservé aux réceptions et à l’accueil des visiteurs. Les habitations se trouvaient à l’étage où un grand portique de 45 m de longueur (bordé d’une canalisation qui recueillait les eaux de source), longeait un bâtiment comportant plusieurs salles dont les ouvertures donnaient sur le Midi. À l’Est, la bâtisse était protégée par un épais mur, qui en temps de pax romana n’avait pas de rôle défensif et pouvait, on suppose, servir à contrer la puissance de la dune de sable sur laquelle la demeure était construite.
Colonnes en granit et en marbre
Au temps de sa splendeur, la villa maritima s’ouvrait (comme le projette une fresque géante) en une galerie donnant sur la mer. Son balcon était agrémenté, au premier plan, de colonnes en granit, résistantes aux embruns, et au second plan de colonnes en marbres. « Juste avant le confinement, un spécialiste a examiné ces colonnes en granit, qui sont dans la collection muséale. Elles sont très rares selon lui, et il en a qualifié la provenance de gauloise », observe Mireille Viguier. De quoi relancer les prospectives...
Un dolium entier et conservé
Autre pièce maîtresse de la collection muséale : un dolium, grosse jarre de pierre de 1 500 litres en parfait état de conservation qui contenait du grain, du vin ou de l’huile.