Var-Matin (Grand Toulon)

Aiguille dans une dent : un lecteur lui offre  €

Très ému par l’histoire de Pascal Alexandre vivant depuis 15 ans avec un outil de chirurgie dans la bouche, un résident de Cotignac a contacté Var-matin pour lui payer l’opération médicale

- S. CHAUDHARI schaudhari@varmatin.com

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« ’avoue que j’ai versé ma petite larme. C’est si sympathiqu­e de sa part. C’est rare de voir cela dans sa vie », relate Pascal Alexandre, encore bouleversé par la nouvelle. En effet, quelques jours plus tôt, il apprenait qu’un inconnu avait spontanéme­nt volé à sa rescousse. Il s’agit d’un habitant de Cotignac qui tient à rester anonyme. Très ému par notre article paru le 1er juillet dernier, le généreux donateur s’est proposé de lui verser la somme nécessaire à son opération de chirurgie dentaire (voir ci-dessous). L’acte bucco-dentaire est prévu le 20 août prochain, sous anesthésie locale, à Aix-en-Provence. L’objectif est de retirer la couronne d’une molaire, la n° 36, située en haut à gauche de la mâchoire. Puis d’enlever un kyste et un... outil de chirurgie, une sorte d’aiguille de « deux bons centimètre­s. Elle est située dans la gencive et la racine d’une dent. C’est un outil fin qui tue le nerf mais là il est resté bloqué à l’intérieur. J’aurais pu mourir d’une septicémie... ».

« Je ne dormais plus »

Le coût de l’opération s’élève à 687,87 euros. Le reste à charge pour le sexagénair­e, qui touche 1 000 euros, par mois de retraite, est de 550 euros. Précisémen­t la somme inscrite sur le chèque du donateur. Un immense soulagemen­t pour ce Normand installé dans le Var depuis 2003. « Je ne dormais plus. J’avais commencé à faire des économies partout. Je ne pouvais pas donner moins de nourriture à mon chien, alors j’ai commencé à me priver, moi. J’ai diminué mes frais d’essence. Et j’ai réduit la voilure sur mes deux seules passions dans la vie : le modélisme ferroviair­e et le bateau électrique. » L’histoire de Pascal Alexandre n’est pas banale. « Avant le confinemen­t, j’avais mal à une molaire, je suis donc allé voir un spécialist­e au cabinet dentaire de Vinon. C’est là qu’on m’a dit que j’avais un outil dans une dent ! Je n’ai pas réalisé tout de suite. » Le retraité a réussi à joindre par téléphone son ancien dentiste, aujourd’hui retraité. Ce dernier dit s’être reconnu dans les articles de presse. « Il m’a répondu avec ironie : “Mais pourquoi vous n’avez pas appelé le ministre de la Santé ou le président de la République aussi ?” » Retraité depuis avril 2019, l’homme qui a mené toute sa riche carrière en tant qu’intérimair­e (chef d’équipe en électricit­é à Cadarache, agent d’entretien de bâtiments, postes dans la plomberie, le carrelage, les cloisons, les portes, etc.) aspire aujourd’hui à la tranquilli­té. « Je vais finir par rire de cette situation, mais là je suis encore en colère. » L’humour prend toutefois le dessus : « Il aura quand même fallu que j’attende mes 63 ans pour que je passe dans Var-matin ! » Pascal Alexandre est désormais dans l’attente d’un second courrier de l’Ordre des chirurgien­s-dentistes (voir ci-contre). Une entrevue de conciliati­on, avec le praticien concerné, pourrait lui être proposée.

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(Photos S. Ch.) Avec ses   euros de retraite, l’opération de chirurgie de réparation de Pascal Alexandre s’avérait compromise.

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