Réactions en chaîne après les meurtres à Sainte-Musse
Les récents faits divers ayant ensanglanté Toulon et plus particulièrement le quartier Sainte-Musse se retrouvent au centre des communiqués transmis cette semaine par les différents groupes politiques animant le débat toulonnais. Pour Toulon en commun, «les seuls renforts de police demandés par le maire ne permettront pas de traiter le problème si nous ne réinvestissons pas massivement dans les quartiers de notre ville ». Le groupe, réunissant forces de gauche et écologistes estime que « si beaucoup de responsables politiques parlent de sécurité, ils le font le plus souvent sous l’angle de la répression, dans une surenchère sécuritaire qui n’a produit aucun résultat à ce jour. Car à Toulon comme ailleurs, certains instrumentalisent cette question au lieu de s’y attaquer réellement. » L’assemblée citoyenne poursuit en analysant que « la délinquance des jeunes est en relation avec plusieurs facteurs de vulnérabilité cumulés où se retrouve la marginalité géographique, économique et sociale. Pour Toulon en Commun, les seuls renforts de police demandés par le maire ne permettront donc pas de traiter le problème dans sa globalité. Il est nécessaire de réinvestir
massivement dans les quartiers de notre ville, dans tous les domaines. Il est indispensable d’agir simultanément sur le plan économique, social et éducatif. En cela, la municipalité ne peut pas se contenter de « passer la patate chaude » à l’Etat : elle a une responsabilité importante vis-à-vis des familles et des jeunes toulonnais, que ce soit dans les écoles, la vie associative, les services publics présents dans les quartiers concernés ou encore l’aide apportée aux familles. » Un avis que partage – au moins en partie – la députée LREM et conseillère municipale d’opposition Cécile Muschotti. « Effectivement, il est important de demander des moyens, d’alerter le gouvernement et d’évoquer les effectifs » concède la parlementaire. « Mais lutter contre la criminalité, ce n’est pas à chaque fois se tourner vers l’Etat, qui ne peut pas tout. Lutter contre la criminalité, c’est donner des moyens à l’éducation en général, aux éducateurs dans ces quartiers, c’est faire émerger des projets et donner des perspectives, c’est investir. Oui, il faut investir dans nos quartiers, car ce sont d’abord des lieux de vie. Lutter contre les trafics, la criminalité, ce n’est pas qu’une question de maintien de
l’ordre. Notre police ne doit pas être la seule à intervenir dans les lieux où la tension existe. Elle doit être au coeur d’un maillage institutionnel et associatif organisé, serré, doté de véritables moyens d’action. C’est aussi de cette façon qu’elle retissera des liens dans ces zones. » Enfin, La France insoumise, adhère globalement au propos estimant aussi que « la sécurité dans nos quartiers mérite mieux qu’une politique de spectacle fait d’annonces et de gestion de courte vue ! » et plaidant pour « agir en amont » par l’école, la vie associative ou la création d’emplois. De son côté et dans un autre registre, Amaury Navarranne, conseiller municipal et chef de file Rassemblement National a une lecture différente. Réagissant à l’homicide de lundi, il estime qu’il « faut avoir enfin le courage de répondre aux questions d’immigration massive et de politique d’assimilation, ainsi qu’à la primo-délinquance et au laxisme qui l’encourage. Ce cocktail explosif continuera sinon de nous faire compter les morts. Nous sommes prêts à participer à une grande conférence locale sur ces sujets. »