Var-Matin (Grand Toulon)

FEU SUSPECT SUR LE FARON

Un hectare a été parcouru par les flammes hier au petit matin L’origine de l’incendie reste mystérieus­e et la vigilance redouble

- SO. B. sbonnin@varmatin.com

Au milieu des pins, en contrebas d’un chemin de calcaire, le bleu immense de la rade de Toulon en toile de fond. Difficile d’imaginer qu’un incendie a pris ici, en pleine nuit, à plus de 400 m d’une route carrossabl­e. Un départ de feu forcement suspect, qui s’est déclaré vers 4 h du matin, hier samedi. Dans la nuit, la lueur a pris de l’ampleur, jusqu’à être vue à quelques kilomètres à la ronde. Dans la nuit, les appels sont heureuseme­nt arrivés chez les pompiers de Toulon, signalant un début d’incendie, à mi-pente du Faron, sur sa face sud.

Sous-bois

« Le feu a couru vers l’est, mais en restant au niveau du sous-bois. Puis il a atteint le haut d’un relief, ce qui a freiné sa progressio­n », détaille le lieutenant Yvan Kasparoff qui a commandé les opérations de secours. Au final, un« petit » hectare a brûlé. L’incendie a continué de rogner la végétation déjà desséchée, en redescenda­nt le vallon. Seule l’interventi­on rapide des pompiers a permis de mettre un coup d’arrêt à un sinistre qui menaçait, peu ou prou, tout l’est du massif toulonnais. Une vingtaine de sapeurs s’est déployée le long d’une piste étroite surplomban­t la zone de feu. Cinq engins de lutte contre les feux de forêt ont été mobilisés sur des pistes étroites et parfois périlleuse­s.

« Gratter »

Dans la matinée, le travail harassant du « noyage » du feu se poursuivai­t, sous un soleil de plomb, les souches encore fumantes, les roches toujours brûlantes. Il faut « gratter », comme disent les pompiers, retourner ce qui se consume. Et arroser par grands balayages. Des tuyaux, gicle une mousse blanche, c’est du « mouillant », une émulsion qui empêche le ruissellem­ent. « Le terrain est très rocailleux, nous avons des couches d’humus avec des aiguilles de pins. C’est très important de mettre du “mouillant” pour pénétrer et éteindre en profondeur », poursuit Yvan Kasparoff. Si les arbres dressent leur cime verte vers le ciel, la végétation à couvert est partie en fumée. Les troncs sont noircis jusqu’à hauteur d’homme. La chance est la quasi-absence de vent, qui a permis de garder le sinistre sous contrôle. Le paysage des pentes sud du MontFaron est préservé.

Surveillan­ce à venir

Dans leur véhicule tout-terrain, des membres du comité communal de Toulon viennent faire une première ronde. « On reviendra en surveillan­ce. De toute façon, on tourne dans le massif forestier tous les après-midi, exposent Yves Gayat et Jean-Claude de Angelis. S’il y a des fumées, on peut arroser, avec notre véhicule porteur d’eau .»

Le risque d’incendie s’aggrave, en ce début de mois d’août. « Quand on voit des gens dans le massif, car on croise encore du monde, on leur dit de partir. » Question de prudence (lire ci-dessous les règles d’accès aux massifs forestiers). La route du Faron est restée fermée jusqu’à 16 h, par sécurité et pour permettre aux pompiers d’établir leurs norias de camions.. La police nationale a commencé à mener ses investigat­ions pour déterminer l’origine de l’incendie.

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 ?? (Photos Valérie Le Parc) ?? Éteindre les fumerolles, noyer les souches d’arbres qui se consument… L’harassant travail des pompiers s’est poursuivi une bonne partie de la journée, sur les pentes du Faron.
(Photos Valérie Le Parc) Éteindre les fumerolles, noyer les souches d’arbres qui se consument… L’harassant travail des pompiers s’est poursuivi une bonne partie de la journée, sur les pentes du Faron.
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