Var-Matin (Grand Toulon)

RAMÈNE SA FRAISE

Alexandra et Ferdinand Vlaar cultivent des Charlotte depuis 2010 du côté de La Garde. Le couple accueille également sur leur exploitati­on des plantes aromatique­s et des champignon­s.

- AMANDINE ROUSSEL amroussel@nicematin.fr

Un parfum de fraises des bois, un goût aussi prononcé que doux. On croque avec plaisir dans les Charlotte cultivées à la Serre du Plan. Naïvement, nous pensions que la saison était finie. Petit sourire sur le visage d’Alexandra Vlaar : « Cela dépend en fait des variétés. Les Charlotte font partie des remontante­s. Nous pouvons les ramasser – même dans notre région où les températur­es montent haut l’été – entre fin mars et mi-septembre. » « Nous continuons tant qu’on peut assurer la qualité », renchérit Ferdinand, son époux. Tous deux s’expriment dans un français impeccable mais avec une pointe d’accent. « Ma femme est Allemande et je suis Hollandais » ,explique-t-il. Mais alors comment ont-ils bien pu atterrir dans le Var ? Ferdi – comme on l’appelle affectueus­ement – éclate de rire. « J’avais vingt ans, j’ai pris mon sac à dos et j’ai débarqué là pour faire de la tulipe. C’était en 1993. »

Il travaille dans les fleurs pendant dix-sept ans. C’est d’ailleurs dans ce cadre qu’il rencontre une jeune Allemande. Alexandra est horticultr­ice et a décidé de passer une année à l’étranger. Elle n’est finalement jamais repartie !

Des fleurs aux fruits

Le duo s’est d’abord consacré aux fleurs pendant dix-sept ans. « C’était devenu très compliqué. On a même envisagé de partir en Turquie. Finalement, on est resté. Et on a commencé à planter des

fraises. » C’était il y a six ans. Aujourd’hui, dans la serre de 1200 m2 à La Garde, ce sont quelque 8 000 pieds qui produisent en moyenne huit tonnes de fraises chaque année.

« La saison de culture est longue. C’est beaucoup de boulot. »

« Après plusieurs essais avec différente­s variétés, nous nous sommes arrêtés sur la Charlotte. Pour son goût si particulie­r notamment », précise Alexandra. Les pieds sont plantés en janvier hors sol. Ils commencent à donner au printemps. « La saison de culture est longue. Ça demande beaucoup de boulot d’entretien. Dès que les journées raccourcis­sent, en cas de forte chaleur, ou en cas de pluie, les plantes sont plus fragiles. »

Le couple y est d’autant plus attentif que depuis quatre ans, leur production ne reçoit aucun traitement chimique contre les nuisibles. « Nous essayons de créer notre propre biotope, développe

Ferdinand. Nous avons fait le choix de n’avoir recours qu’à des auxiliaire­s naturels comme le chrysope et le syrphe contre les pucerons ou encore l’orius contre les thrips. »

Une clientèle variée

Côté arrosage, à la Serre du Plan, on marche à la brumisatio­n. Par dessus et par dessous. Le tout commandé par ordinateur. Histoire que le dosage soit extrêmemen­t précis et que le taux d’hydrométri­e soit optimal. Les Charlotte d’Alexandra et Ferdi sont décidément bien chouchouté­es. Le couple avait l’habitude de les vendre sur les marchés locaux. Mais la Covid a changé la donne. Ils ont dû s’adapter. « On a mis en place un drive au printemps. Les gens venaient directemen­t à l’exploitati­on après avoir commandé sur Internet. » Les Vlaar ont aussi varié leur clientèle. Désormais, ils s’adressent beaucoup aux profession­nels. Ils travaillen­t par exemple avec tous les magasins Biocoop de la région PACA. Les métiers de bouche font également appel à eux. « Nous fournissio­ns déjà des pâtissiers locaux comme Matyasy et quelques restaurant­s. Là, ça s’est clairement accéléré. Des chefs viennent nous voir directemen­t. J’ai l’impression qu’il y a eu une prise de conscience, une vraie volonté de se fournir en circuit court », se félicite Ferdi.

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 ?? (Photos Valérie Le Parc) ?? Ferdinand et Alexandra Vlaar se sont mis à cultiver des fraises il y a seulement six ans. Leur choix s’est porté sur la variété Charlotte, pour son goût et la durée de la saison de production.
(Photos Valérie Le Parc) Ferdinand et Alexandra Vlaar se sont mis à cultiver des fraises il y a seulement six ans. Leur choix s’est porté sur la variété Charlotte, pour son goût et la durée de la saison de production.
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