Encore un an de patience pour la patinoire

La pandémie de Covid-19 a bouleversé le calendrier des travaux. Repris mi-juin, le chantier devrait se terminer en mai 2021, pour une ouverture au public au plus tard en septembre

Ils auraient dû commencer à glisser sur la piste olympique gardéenne dès cette rentrée. Mais la pandémie de Covid-19 a bouleversé le calendrier d’ouverture de cet équipement sportif et de loisirs familial. Unique dans le Var, et profondément ancré dans la mémoire collective, la patinoire accuse un an de retard dans sa livraison : celleci est désormais prévue pour mai 2021, avec une ouverture au public au plus tard à la rentrée suivante. Après avoir subi la fermeture du site en 2016, pour des raisons de sécurité et risque d’effondrement de la charpente, les clubs historiques de hockey et de patinage artistique vont devoir entamer une cinquième saison blanche.

Un an de retard

À l’arrêt dès le 17 mars sur décision du maître d’ouvrage, le syndicat intercommunal pour le maintien de la pratique des sports de glace, propriétaire du site, les travaux ont repris en douceur en juin. « Le chantier a mis un mois à redémarrer parce que les entreprises n’avaient pas les moyens humains et techniques de répondre au cahier des charges imposé dans le cadre du Covid. Depuis, il s’est petit à petit allégé, rationalisé », explique Pascale Birotteau, l’architecte associée de la société coopérative A4 Architecture. Les difficultés d’approvisionnement en matériaux suite aux fermetures des grossistes ou usines n’ont pas facilité la reprise. Avant de pouvoir chausser les patins, il faudra cependant obtenir diverses homologations : « enceinte sportive accueillant du public », « jeunesse et sport » pour la partie hébergement, et celles des Fédérations françaises de hockey sur glace et de patinage. Les utilisateurs et le public découvriront ensuite une patinoire sous une charpente en bois entièrement refaite. La présence d’un réseau de cinq grandes gaines ne passe pas inaperçue. Elles servent « à déshumidifier », a expliqué, lors d’un point étape, Pascale Birotteau, en présence du maire, Jean-Louis Masson, de Jean-Éric Lodevic, président du syndicat intercommunal pour le maintien de la pratique des sports de glace.

Groupe de froid : e patinoire en France

Novateur est, aussi, le choix du groupe de froid, qui équipe deux autres patinoires, l’une à Dunkerque, l’autre

près de Rouen. « Dix kilomètres de tubes en acier circulent en dessous de la dalle. On utilise du CO2, un fluide vert sans impact sur la couche d’ozone, et qui sert de frigorigène », a expliqué Alain De Rycke de la société Sofi Sud, basée à Solliès-Pont. La piste sera mise en froid, durant deux mois, en avril-mai, la température descendant

jusqu’à - 20 degrés. « Cela nous permettra peut-être d’être éligibles à des subventions dans le cadre de l’économie d’énergie », a précisé JeanÉric Lodevic.

(Photos Hélène Dos Santos) Les   mètres carrés de piste olympique sont protégés par la nouvelle charpente avec ses cinq grandes gaines pour déshumidifier. La patinoire n’est plus ouverte aux quatre vents.

Dix kilomètres de tube d’acier alimentés par du CO circulent en dessous de la dalle. Les barrières de protection séparent la piste des tribunes pouvant accueillir   personnes, soit autant qu’auparavant.

« Le matériau qui va réchauffer l’ambiance d’une patinoire, c’est le bois », défend l’architecte, Pascale Birotteau. Dès septembre, les travaux se concentreront à l’intérieur du bâtiment rénové.

En lieu et place des anciens anneaux vont être posés, en façade, des vitrages colorés avec le rappel en texte des valeurs afin de « retraduire la dimension olympique » de l’unique patinoire du Var.