400 ex-voto se découvrent à la collégiale
Accident de charrette, chute dans un pressoir à huile, guérison : ce sont plus de 400 tableaux dont le plus ancien date de 1613 - qui sont exposés sur les hauteurs de la ville. Découverte
Il y a des airs de puzzle géant. Des pièces de vie posées les unes contre les autres sur l’un des murs de la collégiale Saint-Paul, l’église récemment restaurée, surplombant le centre ancien de la ville. Sur un pan de cet édifice mêlant styles gothique et roman, les visiteurs découvrent l’un des plus grands ensembles de Provence d’ex-voto, de tableaux votifs dont le plus ancien date de 1613. Au total, ce sont 432 oeuvres qui ont été répertoriées dont la plupart proviennent de la chapelle Notre-Dame-deConsolation à Costebelle détruite lors du débarquement de Provence, le 15 août 1944.
Kézako un ex-voto ?
Ex-voto est l’abréviation de la formule latine ex-voto suscepto. En version originale française : suivant le voeu fait. Ils sont traditionnellement réalisés pour l’accomplissement d’un voeu ou en demande d’une protection. Il peut s’agir d’objets symboliques évoquant le « miracle » ou, comme c’est le cas en la collégiale Saint-Paul, de tableaux généralement de petite dimension, déposés au sanctuaire de la divinité priée. Ils viennent invoquer des scènes de la vie quotidienne face à une situation de danger. Après une première restauration en 1950, l’installation a totalement été réhabilitée, après des années cloîtrée derrière les portes de la collégiale condamnées au public, pour retrouver vie fin 2019 en présence de plus de 800 personnes lors de l’inauguration. En février, l’installation devenait visible par tous. Depuis, le lieu attire, séduit, interroge. Plusieurs milliers de personnes ont déjà « grimpé » sur les hauteurs de Hyères pour découvrir cette étonnante collection.
Depuis la mise en circulation du train touristique (gratuit), le succès est grandissant. Déposés sur l’esplanade du château, les visiteurs ne peuvent pas louper la découverte de l’un des sites les plus visités.
Air de faits divers
Au fil des siècles, la collection s’est étoffée, inspirée le plus souvent par des accidents de la vie, des drames aussi. Une sorte d’échantillon illustré, de « hall of fame » des faits divers du XVIIe au XXe siècle. Parmi les accidents les plus cités figurent ceux de chasse et de charrettes, mais aussi des chutes dans un bassin, dans un moulin à huile, de train, une morsure de cheval, des bateaux pris dans la tempête et des naufrages, des « coups » de foudre, des noyades, un incendie de chambre, des bombardements… Autant de faits tragiques accrochés aux cimaises de la collégiale retraçant des pans de l’histoire de la cité.