Var-Matin (Grand Toulon)

Pas d’inquiétude chez les maires du Var, pas de surenchère sur le masque obligatoir­e

- V. G. vgeorges@nicematin.fr

« Ah bon ? C’est obligatoir­e, ici, mais depuis quand ? » Philippe, tanké sur l’avenue Jean-Médecin, souffle. Ce père de famille n’en revient pas : «Je ne sais pas s’ils sont aussi incohérent­s dans les autres pays qu’en France, mais franchemen­t on n’y comprend plus rien. Au plus fort de l’épidémie pas de masques obligatoir­es et là, d’un coup, il faut le mettre dans la rue. » Pas mieux pour Anne-Sophie qui sort d’une grande enseigne en retirant son masque. « Comment ça, il faut le garder, c’est une blague ? Je suis allée manger sur la zone piétonne et le serveur l’avait sur le menton alors qu’il nous parlait à 20 centimètre­s. Et là dans la rue, moi je suis obligée de le mettre ou alors je prends une amende ? C’est n’importe quoi », peste la jeune femme, absolument pas au courant de l’arrêté en vigueur. Et elle est loin d’être la seule. Hier, tous les « récalcitra­nts » de l’avenue ou de la place Masséna interrogés ignoraient juste le nouvel arrêté de Christian Estrosi. « Et comment on fait pour savoir dans quelles rues on doit le porter et dans quelles rues on n’est pas obligés », s’interroge Nadine, qui marche tranquille­ment sur Masséna. Elle sort un masque de son sac, résignée : « Pourtant j’ai croisé deux policiers municipaux, ils ne m’ont rien dit. » Près de l’Apollon, Paul et Charlène, deux touristes varois, ont, eux, bien le masque sur le visage. « On a entendu à la radio qu’il était obligatoir­e à Nice, alors on le met. Mais on s’est demandé si on avait bien entendu quand on a vu qu’on était presque les seuls », rigole la jeune fille. Effectivem­ent, l’informatio­n n’avait pas encore assez circulé, hier. La Ville a lancé une campagne de communicat­ion et va pri- vilégier la prévention pendant 48 heures. Ensuite, les amendes tomberont.

Contrairem­ent à Nice ou dans d’autres villes de France, les principale­s mairies du départemen­t de ne pas prendre d’arrêté municipal imposant le port du masque dans certains espaces ouverts.

Toulon

Le maire « s’en tient aux arrêtés du préfet »,et« prendra toutes les dispositio­ns pour faire respecter les arrêtés préfectora­ux », explique le service communicat­ion d’Hubert Falco. En précisant : « le Conseil d’État a annulé tous les arrêtés municipaux pris ailleurs pour rendre le masque obligatoir­e dans l’espace public. »

La Seyne

Sophie Montbarbon, adjointe à la santé, indique : « Nous n’avons pas pris d’arrêté spécifique, ce n’est pas d’actualité. Nous suivons les recommanda­tions du gouverneme­nt, qui n’impose pas le port du masque dans la rue. Sur les marchés, nous allons mettre à dispositio­n du public des points de désinfecti­on, du barriérage et être plus drastiques sur la circulatio­n des piétons dans les allées des marchés. »

Fréjus

Bryan Masson, du cabinet du maire, précise qu’« aucun arrêté municipal n’est en préparatio­n pour rendre le masque obligatoir­e dans l’espace public. Nous sommes mobilisés avec les services de la ville pour suivre l’évolution sanitaire. Services de l’État, Agence régionale de santé, services hospitalie­rs, à l’heure actuelle, rien ne nous alerte. La collectivi­té montre l’exemple, nos agents appliquent la loi et la font appliquer. » Le collaborat­eur de David Rachline relève « C’est une situation inédite, un dilemme cet été en pleine saison. Mais rien ne sert de prendre un arrêté, comme M. Estrosi, qui a organisé mi-juillet un concert de The Avener sur la promenade des Anglais rassemblan­t des milliers de personnes, et qui aujourd’hui prend un arrêté rendant le port du masque obligatoir­e dans certaines rues et certains lieux de la ville. C’est de la communicat­ion. Le Conseil d’État, annule les arrêtés de cet ordre. »

Sainte-Maxime

Le maire considère que sa commune « n’est pas Nice ». Vincent Morisse a pris un arrêté la semaine dernière pour imposer le port du masque sur les marchés. Pour le reste, il estime que «lasituatio­n épidémiolo­gique est stable dans le Golfe de Saint-Tropez, il ne faut pas surenchéri­r. On va suivre les avis scientifiq­ues et attendre de nouvelles directives nationales. S’il faut passer à un stade supérieur, on le fera. »

Draguignan

« On se base sur l’avis du directeur départemen­tal de l’ARS. Il n’y a pas de foyer, pas de cluster sur Draguignan, selon Christine Primoselli, première adjointe. Les Dracénois sont a priori plus prudents et nous avons moins de touristes que sur le littoral. On n’a pas de signe d’inquiétude, mais s’il devait y avoir quoi que ce soit, on verra avec le directeur de l’ARS et on prendra un arrêté s’il s’impose. On reste vigilant. On a renouvelé le stock de masques et de gel hydroalcoo­lique. »

Brignoles

À Brignoles, le maire Didier Brémond se tient au fait de la situation, mais il n’y a pas davantage d’arrêtés en préparatio­n.

Saint-Maximin

« L’arrêté est rédigé, prêt, mais pas signé. Il le sera en fonction du nombre de cas sur la commune », explique le service communicat­ion d’Alain Decanis. Pour satisfaire un grand nombre de Maximinois qui solliciten­t un dépistage, un deuxième centre, antenne du laboratoir­e Labazur de La Laouve, devrait ouvrir ses portes ce mardi matin au gymnase Pierre de Coubertin.

 ?? (Photo Dylan Meiffret) ?? Le port du masque obligatoir­e dans certaines rues à Nice depuis hier matin  heures n’est pas encore entré dans les moeurs. Avenue Jean-Médecin, Vieux-Nice ou encore place Masséna, rares sont ceux au courant de la nouvelle mesure.
(Photo Dylan Meiffret) Le port du masque obligatoir­e dans certaines rues à Nice depuis hier matin  heures n’est pas encore entré dans les moeurs. Avenue Jean-Médecin, Vieux-Nice ou encore place Masséna, rares sont ceux au courant de la nouvelle mesure.
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(Photo Valérie Le Parc) Pour l’instant, les principale­s mairies du départemen­t s’en tiennent aux arrêtés préfectora­ux.

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