Var-Matin (Grand Toulon)

Le port du masque dans la rue, à quoi ça sert ?

- C. M.

Médecin hygiéniste à l’hôpital d’Hyères, le Docteur Philippe Carenco n’a pas de réponse formelle à la question de l’utilité du port de masque en extérieur.

Un intérêt moindre qu’en milieu confiné

« Ce que l’on peut dire, résume-t-il en se référant aux recommanda­tions du Haut Conseil de la Santé Publique, c’est qu’en milieu extérieur, l’intérêt du masque est moindre qu’en milieu confiné, du fait de la diminution du risque de contaminat­ion par la dilution des supports du virus (gouttelett­es de salives par exemple) dans un volume d’air plus important. » Pour autant, le port du masque en extérieur n’est pas inutile, poursuit le médecin. « Quand on est 5 000 personnes dans une rave party ou un concert, ou quand on se retrouve au coude à coude dans une rue bondée, les risques de transmissi­on du virus augmentent mathématiq­uement. Plus l’espace est ouvert et moins il y a de monde, moins l’on court de risque. Plus l’espace est confiné et les gens nombreux, plus le risque est grand. »

Plusieurs paramètres à prendre en compte

« Il n’y a pas d’effet de seuil et les paramètres à prendre en compte pour évaluer le risque ne sont pas faciles à contrôler, reconnaît le médecin. Le risque est lié à la concentrat­ion de personnes dans un lieu donné, au flux d’émissions individuel­les qui augmentent par exemple si les gens chantent et dansent…

Il dépend également du volume d’air de l’espace de dilution et on peut aussi rajouter le flux d’air. S’il y a du Mistral, le risque diminue… »

Utile dans certaines circonstan­ces

Philippe Carenco juge donc qu’on peut donc comprendre les consignes de port du masque en extérieur. « Dans certaines circonstan­ces, ce n’est pas illogique. Mais on ne peut pas répondre simplement oui ou non à cette question. C’est parfois indispensa­ble, parfois inutile. Et entre les deux, il y a un champ des possibles qui dépend du niveau de protection et de sécurité qu’on veut conférer à la population. » Une chose encore : « Le masque seul ne sera jamais la panacée. Il ne faut pas oublier que l’efficacité des gestes barrière dépend du respect de ce que j’appelle la règle des 3M : le masque, le mètre de distance, et les mains que l’on doit laver régulièrem­ent avec du savon ou une solution hydroalcoo­lique. »

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(Photo doc L. M.) Le Dr Philippe Carenco.

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