64 « ports propres » labélisés en région Sud
Avec soixante-quatre plans d’eau labélisés « ports propres », la région Sud est la région de France qui totalise le plus de ports de plaisance certifiés pour la qualité de leur gestion environnementale. Parmi eux dix d’entre eux peuvent se prévaloir du label « port propre actif en biodiversité » encore plus exigeant. Ces ports propres ne sont pas tous situés sur la façade méditerranéenne. Certains d’entre eux sont situés dans les terres. C’est le cas, par exemple du lac de SerrePonçon, à la frontière des Alpes-de-HauteProvence et des Hautes-Alpes.
Garantie environnementale
Ce plan d’eau de 28,2 km2, d’une superficie équivalente à celle du lac d’Annecy, compte 90 kilomètres de rives, 1 100 anneaux et pas moins de 9 ports… Tous certifiés « ports propres » ! Pour cela il a fallu s’accommoder d’une particularité, explique Alexis Aubespin, le directeur général de Serre-Ponçon : « S’agissant d’un lac artificiel dont la vocation première est la production d’énergie, le lac de SerrePonçon est soumis à ce que l’on appelle le marnage, c’est-à-dire que le niveau de l’eau peut varier de 15 mètres. » Lorsqu’il a fallu créer une station d’avitaillement dans le cadre de la labélisation, afin d’éviter le bidonnage et les pertes potentielles de carburant, cet équipement a été conçu de telle sorte qu’il suive la montée et la descente des eaux. Pour permettre cette certification les gestionnaires ont également du aménager des zones de récupération des eaux usées, aménager un port à sec permettant d’accueillir les bateaux sans qu’ils ne reposent à même le sol, créer une aire de carénage et évidemment gérer la collecte des déchets qui, sur un port, va au-delà du tri habituel des ordures ménagères. «Il faut également maîtriser la récupération des huiles de vidange, des batteries, des déchets d’accastillage », souligne Alexis Aubespin. L’impact environnemental de cette gestion rigoureuse se mesure au quotidien au travers des prélèvements d’eau pour analyse réalisés deux fois par jour sur les plages aménagées et chaque semaine au milieu du lac. Mais à vrai dire la qualité de l’eau était une préoccupation avant même la labélisation « port propre » car, comme le rappelle le directeur général de l’office de tourisme, Serre-Ponçon permet « l’alimentation en eau potable d’Aix, Salon-deProvence et Marseille ». Le lac sert aussi à irriguer, via le canal de la Durance, les zones agricoles de Provence. « C’est donc un enjeu économique important. » Au-delà de la qualité des eaux, la certification « port propre » que la préservation de cet écosystème qui s’est créé autour d’un lac, certes artificiel, est une priorité. «Aujourd’hui, détaille Alexis Aubespin, des programmes scientifiques étudient la reproduction des poissons, des îlots flottants permettent de revégétaliser le lac, des zones de nidification sont protégées...»