Le Buffalo Hacienda peut compter sur ses fidèles campeurs
À la réception du Buffalo Hacienda, depuis samedi et le fameux chassé-croisé des vacances, Sandra n’a pas le temps de s’ennuyer. Ni trop celui de papoter. Devant le comptoir de l’assistante du gérant Patrick Philibert, une file de personnes attend d’être renseignée. « On a fait un petit mois de juillet, avec beaucoup d’annulations, mais
août part bien », explique-t-elle entre un coup de téléphone pour une réservation et un client désemparé qui vient d’égarer ses lunettes. Comme dans les autres campings de la Métropole, pas besoin de verre grossissant pour voir que l’été a démarré doucement, voire très doucement, au trois-étoiles de la forêt de Janas, à La Seyne. A part quelques Bataves et autres cousins Germains, les étrangers se font rares. Il n’empêche qu’aujourd’hui, les 5 hectares de l’établissement connu pour son ambiance familiale ne comptent plus guère d’emplacements disponibles. « C’est beaucoup de dernières minutes », nous lâche Sandra. Khaled, qui vient d’arriver avec sa petite famille, confirme : « On se tâtait à partir dans le contexte actuel, explique ce touriste de la région parisienne. C’est un ami qui nous a vanté le grand air et nous a
convaincus il y a trois jours. »
Ils ont préféré La Seyne à un trip au Portugal
C’est aussi un proche, habitué du Buffalo Hacienda, qui a conseillé à Mario et Claudia de descendre dans le Sud. Pourtant, ce couple originaire de Soisson avait initialement prévu un voyage au Portugal. « On pouvait partir, mais on se demandait surtout si on allait pouvoir revenir… » confient ceux qui, du coup, se sont résolus à découvrir les joies du camping et son « ambiance très conviviale. » Fabrice, lui, vient à Janas depuis
quinze ans. Cette année, il dit toutefois avoir hésité. « Avec ma femme, on ne savait pas pour l’hygiène, tout ça. Mais on nous a rassurés : ici, tout est nettoyé très régulièrement.
» Pour autant, celui qui travaille dans la dentelle de Caudry
a dû changer ses habitudes. « Normalement, j’ai trois semaines de vacances et, du Nord, on descend tranquillement avec la caravane. Mais là, j’ai dû renoncer à des congés à cause du coronavirus. Donc on a pris un mobil-home. » C’est aussi le cas de Gérard, qui nous reçoit sur sa terrasse. Ce Parisien assure n’avoir pas gambergé à l’heure de faire ses valises avec sa femme, ses deux filles et ses six petits enfants pour gagner l’aire toulonnaise… le 6 juin dernier ! « Je vous dis pas, il n’y avait personne. Là, ça se remplit, c’est normal. » Pour lui, l’explication est aussi limpide qu’un enchaînement pétanque-apéro-barbec à l’ombre des grands pins : « Il y a peut-être mieux ailleurs mais franchement, faudra nous dire où… »