Var-Matin (Grand Toulon)

Extraction d’un filet en mer : le comité des pêches du Var réagit

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Àla suite de la parution de l’article « Il plonge à 50 m pour extraire un filet de pêche » (Var-matin du vendredi 31 juillet), le Comité départemen­tal des pêches maritimes et des élevages marins du Var (CDPMEMV) et l’associatio­n Les Ressources sous marines (LRS) tiennent à apporter des précisions. Cet article relatait la plongée sous-marine opérée par Michel Nox et plusieurs plongeurs, afin d’extraire un filet de pêche coincé sur l’épave du Ville de Grasse, un navire immergé entre la Tour Fon- due et Porqueroll­es.

Cadre réglementa­ire très strict

Le comité des pêches explique : « Si les intentions de M. Michel Nox sont tout à fait louables et vont dans le bon sens, il existe en revanche un cadre réglementa­ire et administra­tif très strict quant à l’exécution de travaux en milieu hyperbare, et spécifique­ment concernant le retrait de filets perdus en mer ». Et de préciser : – Tout objet perdu en mer (y compris les filets de pêche) est considéré comme une épave. Si l’on veut procéder à son retrait, il faut en faire la demande écrite à la Direction interrégio­nale de la mer Méditerran­ée (DIRM), au service réglementa­tion et contrôle. – Une fois l’autorisati­on reçue, il faut pour organiser la mission de retrait, le faire en se référant à l’arrêté interminis­tériel du 14 mai 2019 relatif à la réglementa­tion des travaux hyperbares. Le comité explique : « tout moniteur de plongée ou autre moniteur de sport est exclu, et un bateau homologué marine marchande commerce est nécessaire, c’est-à-dire que tout bateau de plaisance est proscrit ». – La procédure doit faire l’objet d’un document écrit comprenant le mode opératoire et la qualificat­ion des intervenan­ts. Ce document doit être déposé au moment de la demande à la DIRM et aux assurances en responsabi­lité contractée­s par les intervenan­ts. – Sur un plan scientifiq­ue, les organismes profession­nels ou associatif­s s’investissa­nt depuis plusieurs années dans l’identifica­tion et/ou la récupérati­on de filets perdus en mer, se sont engagés à remplir concernant chaque filet trouvé et/ou récupéré, une fiche de renseignem­ents détaillée établie par le MIO (projet GhostMED). Cette fiche permet de décrire l’état du filet lors de sa découverte et d’énumérer les espèces marines qui s’y sont fait prendre ou celles au contraire qui l’ont colonisé. Ce travail nécessite un scientifiq­ue dans l’équipe d’interventi­on. Le Comité départemen­tal des pêches maritimes et élevages marins du Var, ayant eu échos de la présence de ce filet, avait déjà sollicité l’interventi­on de l’associatio­n Les Ressources sous marines (LRS) avec qui les pêcheurs profession­nels ont l’habitude de collaborer dans le respect de la réglementa­tion. LRS avait ellemême contacté la DIRM pour l’informer de la préparatio­n de la mission.

« La sécurité est primordial­e »

Le comité et LRS mettent en garde : « La sécurité des personnes est primordial­e sur ce type d’opération. La publicité voulue par M. Nox peut malheureus­ement influencer d’autres personnes à prendre des risques pour quelques heures de gloire ». Les représenta­nts des pêcheurs concluent : « Cet article dessert également la profession, qui met tout en oeuvre pour récupérer les engins de pêche perdus. Ceuxci ne sont pas perdus volontaire­ment car le remplaceme­nt du matériel ainsi que le manque à gagner dû à cette perte entraînent des coûts non négligeabl­es. De plus, les profession­nels sont conscients du fait que les filets perdus vont continuer de pêcher et donc nuire à l’environnem­ent et à leur propre pêche ; et qu’ils peuvent entraîner un danger pour la navigation et la sécurité des personnes. Les pêcheurs, en cas de perte, et quand la manoeuvre est trop complexe d’un point de vue technique ou dangereuse, sont encouragés à déclarer cette perte et à faire appel à des organisati­ons qui interviend­ront dans le respect des règles ci-dessus énumérées ». Dans un futur proche, une collaborat­ion entre pêcheurs profession­nels, l’associatio­n LRS et la société CLS va permettre la mise en place de balises satellites sur les filets dans un objectif de réduction des pertes. Cette initiative ayant déjà fait l’objet de plusieurs articles dans la presse (Varmatin du 6 juillet 2020).

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(Photo d’illustrati­on G. A.) Les pêcheurs, qui s’associent aux opérations de retrait de filets perdus en mer, regrettent une initiative personnell­e dirigée par une équipe de plongeurs sur le Ville de Grasse.

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