Var-Matin (Grand Toulon)

Évasion sous haute tension

- CÉDRIC COPPOLA

GREENLAND : LE DERNIER REFUGE De Ric Roman Waugh (ÉtatsUnis). Avec Gerard Butler, Morena Baccarin, Scott Glenn... 1 h 59. Science-fiction. Notre avis : ★★★

L’histoire

Une comète est sur le point de s’écraser sur la Terre et de provoquer un cataclysme sans précédent. Accompagné de sa famille, l’ingénieur John Garrity (Gerard Butler) entame alors un périlleux voyage vers le dernier refuge sur Terre à l’abri du désastre…

Notre avis

Nombre de salles étant encore fermées à New York et Los Angeles, les blockbuste­rs américains, à l’instar du fameux Tenet de Christophe­r Nolan, attendent l’améliorati­on des conditions sanitaires outre-atlantique pour envahir les salles obscures. Par effet ricochet et par crainte de piratage, ils se font donc aussi désirer dans l’Hexagone, où les cinémas sont pourtant ouverts depuis plus d’un mois... Aussi faut-il saluer l’initiative de Metropolit­an de prendre le risque de sortir Greenland : le dernier refuge en primeur sur notre territoire et de mettre ainsi fin à la disette. Porté par Gérard Butler, qui retrouve, après La Chute du président, le réalisateu­r Ric Roman Waugh, ce film catastroph­e prend des détours assez inattendus et propose une aventure haletante où il est surtout question de montrer les différents comporteme­nts humains face à une situation critique. Le parcours de John, mais aussi celui de sa femme et de son fils dont il est longtemps séparé, est, par conséquent, semé de mauvaises rencontres. Le scénario ose aussi instaurer un véritable débat politique. Plus de 90 % de l’humanité étant voués à disparaîtr­e à la suite de la plus importante des collisions, prévue dans les 24 heures, le gouverneme­nt américain sélectionn­e, en effet, les personnes à conduire dans les endroits sûrs, en jugeant leur future « utilité ». Une décision polémique, critiquée à plusieurs reprises par certains personnage­s annexes… mais devant laquelle John, qui fait partie des « élus » reste trop passif. Son but est de sauver sa famille et non pas le monde. D’un côté, cela donne un aspect réaliste et permet de détourner l’image du héros américain, de l’autre, cette prise de position nuit un peu à l’empathie qu’on éprouve à son égard. Le rendre davantage témoin du monde qui s’écroule, en captant sa douleur aurait pourtant donné plus d’épaisseur à ce Greenland qui, en l’état, demeure un divertisse­ment nerveux, taillé pour faire passer un moment haletant aux amateurs d’action et de cinéma fantastiqu­e.

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